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Depuis plusieurs jours, les habitants de Conakry sont confrontés à une pénurie de ciment sans précédent. Toutes les qualités sont indisponibles dans les points de vente.
Après un tour des boutiques ce lundi matin, nous avons trouvé des commerces entièrement vides et bien balayés ; même la poudre de ciment au sol n’y était plus. Visiblement touchés par cette crise, plusieurs vendeurs répondent qu’ils n’ont pas de ciment d’une voix sèche, tout en indiquant qu’ils attendent impatiemment une livraison dans les prochains jours ou prochaines heures.
Trouvé devant sa boutique au marché de Koloma, dans la commune de Ratoma en haute banlieue de Conakry, ce vendeur a déclaré ceci sous couvert de l’anonymat : « C’est la deuxième fois que ça arrive depuis qu’ils ont fini de vendre leur stock dans la boutique. Nous vendions le sac de ciment 42.5 à 80 000 francs guinéens au détail et à 78 000 francs guinéens en gros. Mais depuis plusieurs jours, nous avons du mal à nous approvisionner et nous n’avons pas non plus d’explications claires concernant cette situation. »
Interrogé, monsieur Siradjo, vendeur de ciment et de fer à béton, a laissé entendre qu’il attend toujours sa livraison : « Nous n’avons pas de ciment depuis une semaine. Et depuis que j’ai passé ma dernière commande, le chauffeur (livreur) avec qui je suis en contact me dit qu’il y a un problème de véhicule. Je n’ai pas d’information claire, ni de l’usine, ni du fournisseur. J’ai passé ma commande mercredi dernier et j’attends toujours d’être livré. »
De plus, sur la transversale numéro 3, nous avons trouvé des boutiques de ciment ouvertes, mais les propriétaires étaient absents par endroits et aucun sac de ciment n’était visible. Non loin des rails, connu sous l’appellation « plaque Cellcom », le propriétaire que nous avons trouvé a indiqué que les dizaines de sacs de ciment visibles dans sa boutique étaient déjà vendus. Après insistance, ce dernier a martelé ceci : « Nous avons juste augmenté le prix initial de 2 500 francs guinéens, mais nous attendons une livraison peut-être demain. »
Mamadou Yaya BARRY
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