Manifs contre le manque d’électricité à Kindia : deux adolescents tués par balles 

Comme annoncé précédemment, des échauffourées opposent des jeunes et les forces de l’ordre depuis la nuit d’hier, lundi 11 mars 2023, dans plusieurs quartiers de Kindia. Ces émeutes contre le manque d’électricité ont fait deux morts et cinq agents de forces de l’ordre blessés ce mardi dans une confusion totale. Le concours de l’armée a été sollicité pour ramener l’ordre dans la ville, a appris Guineematin.com à travers ses reporters.

La situation est vive ce mardi à Kindia où des citoyens sont en colère contre le manque d’électricité. Boutiques et magasins sont fermés. Même les femmes étalagistes ne sont pas sorties pour leurs activités habituelles.

Au regard de la complexité de la situation, l’armée a été réquisitionnée pour le maintien de l’ordre dans la ville. Deux adolescents ont été tués par balles. Cinq agents des forces de l’ordre sont blessés, apprend-on. Le commissariat central de police a enregistré plusieurs dégâts.

Mamadou Aliou Diallo, a perdu son jeune frère, Alpha Saliou Diallo âgé de 14 ans, élève au collège franco-arabe de Thierno Djibia. Il explique ce qui s’est passé.

Mamadou Aliou Diallo, frère de la victime

« J’étais à la maison, je venais tout juste de revenir de la ville, parce qu’en ville, ça tirait partout. Dès que je suis arrivé à la maison, on m’a dit qu’ils ont tiré sur mon petit frère. Je suis de la concession, j’ai rencontré des jeunes qui étaient avec lui. J’ai dit de l’amener à l’hôpital. Quand nous y sommes arrivés, il a rendu l’âme. Ils lui ont tiré dessus, au niveau de la poitrine. Nous ne pardonnerons jamais à ceux qui lui ont tué dessus. On va porter plainte. On demande justice pour mon frère », a déclaré Mamadou Aliou Diallo, domicilié au quartier Cacia 1.

Un autre adolescent, Abdoulaye Barry, a également été tué par balle. Son tuteur, Alhassane Diallo, domicilié au quartier Bamban, raconte les circonstances de sa mort.

Alhassane Diallo, tuteur de Alhassane Barry

« Ce matin, j’ai sorti le Coran pour faire la lecture à la terrasse. Soudain, les enfants ont paniqué à l’école, en disant qu’il y a grève. L’enfant qui a été victime d’un tir par balle est venu en courant et sa grande sœur est restée à Cacia. Par la suite, j’ai plié le Coran et j’ai dit aux enfants de rester à la devanture de la maison. Je suis allé directement à Cacia. A mon retour de Cacia, tout juste à la maison, on m’informe qu’ils ont tiré sur l’enfant à la tête. Je l’ai pris et j’ai vu le sang qui coulait. J’ai dit de le transporter à l’hôpital en attendant que je cherche de l’argent. Dès mon arrivée à l’hôpital, on m’a dit qu’il était déjà décédé. Il faisait l’école primaire. On s’en remet à la volonté de Dieu. J’attends le père biologique de la victime qui est originaire de Gomba. C’est curieux, l’enfant n’est pas sorti et il n’a pas manifesté », a dit Alhassane Diallo.

Amadou Lama Diallo et Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 669 681 561

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