Manifs anti-délestages à Kindia : le procureur annonce l’ouverture d’enquêtes pour assassinat, destruction d’édifices…

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Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kindia a apporté des précisions sur les deux cas de morts par balles survenus suite aux manifestations contre les délestages électriques. En plus de l’ouverture d’enquêtes, Damou Camara annonce avoir vu à la morgue les deux corps des adolescents, avec des traces de balles. Le magistrat l’a dit dans un entretien accordé aux journaux locaux dans la journée d’hier, mercredi 13 mars 2024, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Selon le procureur Damou Camara, le bilan des manifs anti-délestages est de 2 morts, 12 blessés, 8 véhicules endommagés et des dégâts matériels importants. Ensuite, le magistrat a annoncé l’ouverture d’enquêtes par rapport à ces violences.

« Suite à une manifestation des jeunes, le mardi 12 mars 2024, pour défaut d’électricité, occasionnant ainsi la mort par balles de deux (02) jeunes, dont Abdoulaye BARRY, élève âgé de 07 ans, domicilié au quartier Koliady 2 ; et Alpha Saliou DIALLO, élève âgé de 14 ans, domicilié au quartier Cacia ; treize (12) blessés, dont cinq (05) policiers, et trois (03) cas graves, huit (08) véhicules endommagés dont deux (02) pour la police et la gendarmerie, la destruction et l’incendie volontaire du bâtiment abritant la Brigade de Proximité de Sambaya et la soustraction de plusieurs biens ; trente-sept (37) personnes déjà interpellées. En application des dispositions des articles 46 et 47 du Code de procédure pénale, j’ai déjà instruit à la Brigade de Recherche de Kindia de procéder aux enquêtes pour assassinat, coups et blessures volontaires, destruction d’édifices, vol et incendie. Faits prévus et punis par les dispositions des articles : 208, 239, 373, 510 et 523 du Code pénal », a déclaré le procureur.

Par ailleurs, Damou Camara est revenu sur la réquisition de l’armée et sur les cas de morts par balles. « C’est maintenant que j’apprends que l’armée avait été réquisitionnée puisque moi, à ma connaissance, j’ai échangé avec le commandant régional de la gendarmerie, à qui j’ai demandé de faire appel à l’escadron et déployer ceux-ci, parce qu’ils ont des armes conventionnelles, pour disperser les manifestants. La BR (Brigade de Recherche) de la gendarmerie a déjà reçu le courrier. Ce qui est sûr, il y a eu deux morts, et ça, c’est constant, ce n’est pas contesté ; et une enquête est déjà ouverte pour situer les responsabilités par rapport à ça. Je suis personnellement allé jusqu’à la morgue, j’ai vu de mes propres yeux les deux corps sur lesquels il y avait les traces de balles. Moi, j’ai déjà parlé d’assassinat », a martelé le procureur.