Manifestations anti délestages à Kagbelen : un jeune homme tué par balle au carrefour Georges

Des tirs à balles réelles ont été enregistrés au carrefour Georges FOFANA de Kagbelen, dans la nuit d’hier, mardi 23 avril 2024. Des jeunes gens, sortis exprimés leur mécontentement face au manque d’électricité que connait leur quartier, ont été la cible de plusieurs tirs de la part des forces de l’ordre. Malheureusement, Ibrahima Sory Bah, élève en classe de terminale, a été tué par balle lors de cette descente des agents, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La nuit du 23 avril 2024 a été agitée au carrefour Georges FOFANA de Kagbelen. Le jeune Ibrahima Sory Bah a reçu une balle en pleine tête, explique son père.

Abdoulaye Bah, père de la victime

« Mon fils a été interpellé par ses amis qui voulaient qu’ils sortent manifester par rapport au manque de courant. Un vieux lui a dit de ne pas partir. Ce qu’il a accepté. Il est rentré brancher son téléphone. Il est ressorti, il a suivi un peu ses amis. C’est là qu’un soldat l’a vu et est venu lui tirer dessus. Par la suite, il est tombé. Il l’a bien visé avant de tirer sur lui. Ce n’est vraiment pas une balle perdue. Quand la balle l’a atteint, il s’est complètement écroulé.  À l’hôpital, on nous a appris qu’il était déjà mort. La balle a percé sa tête et est sortie par derrière. Les autorités nous ont dit que si nous pardonnons l’acte, que si nous ne portons pas plainte, elles vont nous restituer le corps de notre fils, c’est ce qu’on a accepté. On ne porte pas plainte, on veut juste récupérer le corps de notre fils », a expliqué Abdoulaye Bah, le père de la victime.

Au bord des larmes, le père de famille demande au président de la transition de sensibiliser les forces de l’ordre. « Les autorités doivent comprendre aussi que ces enfants qu’elles tuent sont ceux qui sont censés être les cadres de demain. Le président Mamady Doumbouya doit dire à ses hommes de comprendre qu’ils ont été aussi enfants. S’ils avaient été tués, ils ne seraient pas là où ils sont aujourd’hui. C’est la jeunesse qui fait notre nation, qu’on ne la tue pas, qu’on ne l’assassine pas », a-t-il lancé.

En outre, une jeune femme, qui a voulu rester dans l’anonymat, dit avoir été aussi victime d’une balle perdue. Elle a été rencontrée à son domicile à Konkoya.

« J’étais à l’intérieur de ma pâtisserie quand ça s’est passé. Quand ils ont commencé à manifester avec les jets des cailloux des jeunes et les tirs des forces de l’ordre, j’ai immédiatement fermé ma pâtisserie. Mais une balle perdue a transpercé les portes et pénétré mes deux jambes. J’ai eu tellement mal que je pensais que j’allais mourir. C’était vraiment terrifiant… »

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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