Manif à Sanoyah-marché: les femmes vent debout contre la hausse des taxes

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« Arrêtez de nous arnaquer » ; « Arrêtez de vous servir des pauvres femmes » ; « A bas Yakha Camara »… Ce sont ces slogans scandés hier lundi par les manifestantes du marché du KM 36 (Sanoyah).

Dans leurs revendications, les vendeuses de fruits et légumes du nouveau parc du Km 36, commune de Sanoyah, demandent le départ de l’administratrice générale du marché, suite à une augmentation des taxes  journalières qui passent de 1.000 fg à 2.000fg. Pour ce qui est des places, on passe  de 15.000 fg à 30.000fg. Les taxes sur les colis (2.500 fg) doublent  également.

A en croire M’balou Kouyaté, présidente des femmes du marché du 36, ce problème ne daterait pas d’aujourd’hui.

« Ça fait longtemps qu’on se bat pour nos droits, mais jusqu’à présent, nos droits ne sont pas rétablis.

Quand on payait nos places à 30.000 fg, nos billets à 2000 francs, les billets journaliers, nos taxes à 5000 francs, on s’est battues pour qu’il y ait un rabais. En ce moment, c’est la délégation spéciale de Maneah qui était là. Ceux-ci nous ont entendues, ils ont fait des rabais.

Donc nos billets qu’on payait à 2 000, au lieu de 2000 , sont venus à 1 000 francs. Nos places, au lieu de 30.000 fg sont venues à 15.000.

Mais aujourd’hui encore, l’arrivée de la délégation spéciale de Sanoyah, on se retrouve encore dans nos anciennes pratiques. Tout ce qui a été banni a repris encore. Même les taxes du colis qu’ils ont dit de payer à 2 500, nous sommes divisées. Il y a certaines qui payent 2500 et d’autres qui payent 5 000. Donc rien n’est réglé. Aujourd’hui on est là pour faire appel à l’État. On appelle notre président, le général Mamadi Doumbouya,  il n’a qu’à aider les femmes de 36, nous souffrons beaucoup. Les taxes journalières du marché sont à mille francs dans toute la République de Guinée.

Nous demandons à l’État de nous rétablir dans nos droits. Les places dans les autres marchés, les places qu’on appelle les emprises, les domaines d’État, les places ne sont pas payées. Mais nous, on paye. Nous prions l’État. Là où on était, il n’a qu’à nous laisser à nos places », plaide-t-elle.

A côté de cette cherté, ces dames indexent une mauvaise gestion du marché. Pour elles, même les besoins élémentaires n’y sont pas remplis. 

D’ailleurs elles demandent le départ de l’administratrice longuement citée dans cette manif.

« Nos marchés sont sales. Nous n’avons pas de toilettes dans le marché. Nous marchons dans la boue, malgré tout l’argent qu’on paye. Les colis qui descendent au marché de Sanoyah, les colis, les sacs qui descendent, sont plus de 700 à 800 sacs par jour. On paye 1000 à 5000 francs. Mais venez voir dans quelles conditions nous vivons.

Venez voir, même l’eau, quand tu en as besoin, il te faut sortir pour la chercher. Il n’y a pas de latrine. Nous appelons aujourd’hui Madame la gouverneure de venir au secours, nous sommes souffrantes.

Depuis combien d’années, on crie, on pleure, pas d’aide.

Nous demandons à tous les Guinéens, tous les gens qui sont des Guinéens, nous sommes des pauvres femmes, nous sommes des pauvres femmes sans défense.

Si vous voyez, aujourd’hui, on sort dans la rue pour revendiquer quelque chose, pas la rébellion, c’est parce qu’on en a assez, on est fatiguées, on n’a pas d’autre solution. Il nous faut passer par ce moyen pour que l’État nous entende. On est arnaquées. La délégation spéciale de Sanoyah a raté. Ils sont complices avec Mme Yakha Camara. Yakha Camara était l’administratrice de notre marché. Elle était, puisque j’ai appris qu’elle ne l’est plus, qu’ils ont emmené une autre personne mais depuis le jour de cette annonce, on n’a jamais vu une autre personne gérer notre marché.

C’est elle qui continue à le faire, hier, aujourd’hui et pour toujours », a martelé Mbalou Kouyaté, présidente des femmes du marché. Et pour finir, elle lance cet appel : « vraiment, on est fatiguées maintenant. On pleure, on crie. Nous prions les autorités. Ils n’ont qu’à mettre tout à côté, regarder les pauvres femmes. Nous aussi, nous sommes des citoyennes guinéennes ».

Mayi Cissé

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