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L’unité de production et de d’importation des denrées alimentaires, CIAO, vient d’annoncer une nouvelle baisse des prix grossistes des sacs de riz en Guinée afin d’assister les guinéens après le Ramadan.
Une diminution peu impactante
L’initiative est salutaire, mais elle n’apporte pas un changement significatif dans le panier de la ménagère, selon le président de l’Union pour la Défense des Consommateurs de Guinée.
« Effectivement, nous suivons les communiqués du groupe CIAO concernant une baisse des prix des grossistes. Nous saluons ces initiatives, mais nous déplorons qu’elles ne bénéficient pas directement aux consommateurs. Vous savez, c’est le prix des détaillants qui doit baisser. Chaque fois que les prix des grossistes diminuent, rien ne change sur le marché. Non seulement cela représente une perte énorme pour l’État, mais aussi pour le consommateur. Nous pensons que la démarche adoptée n’est pas efficace et ne profite ni aux consommateurs ni à l’État. En effet, il faut rappeler que l’État subventionne le riz à 100 dollars sur chaque tonne de riz importée », a estimé M’bany Sidibé au micro de mosaiqueguinee.com ce mardi 1er avril 2025.
Pour le président de l’Union pour la Défense des Consommateurs de Guinée, cette initiative aurait dû avoir un impact direct sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
« Cependant, en raison de l’absence de suivi et de réglementation stricte, la réduction des prix chez les grossistes ne se traduit pas par une baisse des prix chez les détaillants. Aujourd’hui, l’État a pour rôle de garantir l’uniformité des prix sur tout le territoire national », a-t-il insisté.
Il précise que, selon les règles fiscales et économiques, une telle diminution devrait être concertée avec le ministère du Commerce afin d’assurer une harmonisation des prix et d’éviter toute spéculation.
« En réalité, il s’agit davantage d’une opération commerciale que d’une mesure en faveur du pouvoir d’achat. Par exemple, un commerçant qui achète un sac de riz à 250 000 francs auprès du groupe CIAO continue de le vendre entre 310 000 et 330 000 francs sur le marché. Cela représente un bénéfice de près de 60 000 francs par sac, une somme qui est perdue par le consommateur sous les yeux du ministère du Commerce. Prenons également l’exemple du riz étuvé à 5 %. Le nouveau prix annoncé est de 263 000 francs, mais sur le marché, notamment dans les grandes villes, il se vend toujours à plus de 320 000 francs. Ce manque d’uniformité est préoccupant. Pire encore, le gouvernement avait déjà plafonné ce prix à 295 000 francs, un seuil qui n’a jamais été respecté. Ainsi, le consommateur perd entre 50 000 et 100 000 francs sur chaque sac de riz. », a-t-il souligné.
Le groupe CIAO invité à multiplier les points de vente des grossistes
Pour que les consommateurs puissent bénéficier de cette mesure, M’bany Sidibé sollicite vivement la multiplication des points de vente des grossistes du groupe CIAO.
« Nous invitons le groupe CIAO à mettre en place des magasins grossistes sur l’ensemble du territoire national afin de garantir un accès direct aux revendeurs et de limiter la spéculation », a-t-il exhorté.
L’Etat interpellé face à la baisse des prix du riz à l’international
M’bany Sidibé rappelle que le prix du riz a baissé au niveau international. Il estime que la Guinée doit agir rapidement pour soulager le pouvoir d’achat des consommateurs, compte tenu de la conjoncture actuelle.
« Le Sénégal vient d’annoncer une réduction significative des prix. Avant la fête, nous avions déjà adressé un premier courrier au ministère du Commerce, et nous préparons un autre courrier pour demander une baisse généralisée des prix, comme cela a été fait au Sénégal et dans d’autres pays. », a-t-il conclu.
Hadja Kadé Barry