Lounceny Fall, UNPG : ”je suis Guinéen. Je ne connais pas le Sénégal, je n’ai aucun parent là-bas”

Leader du parti Union Nationale des patriotes de Guinée (UNPG) et ancien Premier ministre du général Lansana Conté, François Lounceny Fall a brisé le silence sur ses origines lors de l’Assemblée générale “foutti-lafidi” à Matoto, dans la banlieue de Conakry. C’était en mai dernier. L’ancien diplomate émérite a rappelé sa “guinéanité” depuis au moins trois générations, renseignant n’avoir aucun parent ni aucun lien avec la République du Sénégal. Son arrière grand-parent, dit-il, est arrivé en Guinée à la fondation du pays au début du siècle dernier. Extraits…

« Moi j’ai des origines guinéennes. La Guinée a été fondée vers les années 1898-1900. C’était donc après la capture de Samory Touré [grand conquérant africain et héros de la lutte anti-coloniale], que la Guinée a été créée. Le Fouta Djallon avait une autonomie. La Basse Côte était rattachée au Sénégal et toute la Haute Guinée au Soudan français. Et jusqu’en 1905-1910, Siguiri, Kankan, Kérouané, Faranah appartenaient au Soudan français. Nos grands-parents, mon grand-père est arrivé au moment de la constitution du territoire de la Guinée. Et vers les années 1905, il arrivait à Kankan. Il est donc venu avec la naissance de la Guinée. Il s’est marié à Kankan dans une famille de souche et nos parents sont nés là. Mon père vers 1920 à l’époque, et autres dans les familles malinké de Madina. Mon père aussi est un descendant de Lonceny Koma, parce que sa grand-mère était une descendante de Chérif. Et donc moi-même je suis né également d’une femme malinké de Kankan [2è grande ville de Guinée], de souche. Alors depuis au moins trois générations, nous sommes guinéens à part entière, parce que nos parents sont venus au moment où on créait la Guinée. Ce n’est donc pas une immigration récente, pas du tout. Je suis donc de culture guinéenne à 100%. Je ne connais pas le Sénégal et je n’ai aucun parent là-bas et aucun lien. Et même si je l’en avais, je l’aurais reconnu. Je suis l’un des rares politiciens à dire comme pour reprendre le Président Léopold Sédar Senghor, que « mon nom qui remonte toujours à sa source ». Si les autres responsables guinéens pouvaient dire la même chose, si les Guinéens pouvaient dire que moi mes parents sont venus du Mali, de Ouagadougou ou ailleurs, combien de guinéens resteraient-ils ? Peut-être les gens de la Forêt, de la Basse Côte, Sosso, Baga, tous les autres sont venus. Et moi je dis comme Senghor quand vous me posez la question que mon nom remonte à sa source, je ne nie pas cela, mais je suis Guinéen depuis trois générations et suis très fier. Je ne vois donc pas quelqu’un qui peut me le contester, même pas à Kankan.