Lola/Guewé: l’eau potable, un luxe !

il y a 4 heures 18
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Situé à l’est de la sous-préfecture de Gueasso, dans le district de Moribadou, Guewé, l’un des plus vieux villages de la région, vit depuis des années une crise chronique, d’accès à l’eau potable.

Avec plus de 800 habitants, le village, enclavé dans un relief difficile, est confronté à une pénurie d’eau qui bouleverse le quotidien de ses habitants et menace leur santé.

Pour atteindre le seul point d’eau encore accessible, les villageois doivent descendre dans un ravin escarpé, une corvée périlleuse devenue routine pour les femmes et les enfants. Ce trajet, à flanc de colline, se transforme chaque jour en un véritable parcours du combattant, surtout après de longues heures passées aux champs. « Il n’y a pas d’autres solutions. Les femmes sont épuisées. Elles quittent le champ et passent des heures à chercher de l’eau. Quand la saison sèche arrive, c’est le calvaire. La montée de la colline provoque des maux de dos. Si tu n’es pas solide, tu tombes » raconte Martine, habitante du village.

Le seul puits disponible a été creusé en 2000 par une ancienne société forestière. Il est aujourd’hui hors d’usage. Faute de moyens, toutes les tentatives de faire des puits ordinaires ont échoué, les travaux butant sur la roche à seulement 12 mètres de profondeur. En attendant, les villageois se tournent vers des trous d’eau naturels et des sources exposées aux ruissellements. « L’eau que nous buvons contient des algues, elle devient verte. Quand il pleut, toutes les eaux sales se jettent dedans. Les enfants tombent malades, mais nous n’avons pas d’autres choix », alerte Yaramon Camara, une autre habitante.

Le témoignage de l’imam du village, revenu de Côte d’Ivoire, est tout aussi édifiant : « j’ai bu cette eau, le jour de mon arrivée. J’ai vomi pendant sept jours, avec des diarrhées. Cette situation est très grave. Nos enfants tombent malades. » 

Cette crise hydrique qui perdure depuis des décennies, mine la communauté, selon les anciens du village comme Losseny Chérif. La souffrance des femmes est particulièrement marquante : en plus de leurs tâches agricoles, elles doivent, au quotidien, se consacrer des heures durant, à la recherche d’eau, parfois jusque tard, dans la nuit.« Si la pluie tombe, c’est la joie. Chacun sort avec bassines et seaux pour récolter l’eau des toitures. C’est la seule eau « propre » que nous pouvons espérer, avant la saison sèche. » 

Face à cette situation critique, les habitants de Guewé lancent un appel pressant aux autorités locales et nationales, ainsi qu’aux ONG, institutions et partenaires techniques. Ce village a besoin d’une solution durable : la réhabilitation du puits existant ou un forage moderne.

Parce qu’ici, chaque goutte d’eau est un combat. Et chaque litre, une victoire !

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