Les écoles de santé ne doivent pas devenir le refuge des échecs scolaires (Par Dr Karamo Kaba)

il y a 3 heures 16
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Même si certains préfèrent se taire sur le sujet, je le dis avec humilité mais fermeté : depuis quelques années, de nombreuses écoles de santé en Guinée sont devenues le refuge d’élèves sans niveau académique suffisant, ni le sérieux qu’exige le domaine médical.

Lorsqu’un élève échoue à plusieurs reprises au baccalauréat ou au BEPC, ses parents ou proches lui conseillent souvent de s’inscrire dans une école de santé, comme si la médecine était le dernier recours des échecs scolaires.

Autrefois, lorsqu’un enfant devenait incontrôlable, on recommandait aux parents de l’envoyer à l’armée, comme si l’armée était le refuge des « enfants perdus ».

Ce raisonnement est dangereux et doit cesser. Tout le monde n’est pas fait pour les écoles de santé.

Travailler dans ce secteur demande du sérieux, du courage, de la persévérance, de la discipline et, surtout, de la patience.

S’inscrire dans une école de santé uniquement parce qu’on n’a pas réussi le BEPC ou le baccalauréat est non seulement injuste, mais contraire à l’éthique et à la déontologie médicale.

Aujourd’hui, nos écoles de santé sans généraliser, car il existe des étudiants méritants sont envahies par des personnes plus préoccupées par les réseaux sociaux que par leur vocation médicale.

Beaucoup ne maîtrisent même pas les bases de la grammaire et de l’orthographe. Pire encore, certains falsifient leurs diplômes pour être admis dans ces écoles. Parmi eux, certains sont incapables de rédiger une seule page sans faire de fautes.

Ne soyons donc pas surpris de constater, plus tard, des erreurs médicales graves, un manque d’empathie flagrant du personnel de santé, des cliniques clandestines dans les quartiers, des ATS transformés en chirurgiens improvisés, et des structures sanitaires devenues de fonds de commerces.

Mais alors, que fait le ministère de la Santé ? Que fait le ministère de l’Enseignement supérieur ? Que font les syndicats médicaux ?

Ces institutions doivent enfin s’unir pour redresser ce secteur qui nuit à l’image de notre système médical et à la crédibilité de notre éducation nationale.

Je recommande :

-L’instauration d’un concours national d’accès aux écoles de santé, afin de garantir que seuls les candidats réellement qualifiés y entrent.

-La suspension temporaire (par exemple 10 ans) des nouvelles inscriptions dans les écoles de santé, sauf pour les titulaires d’une licence universitaire dans un domaine lié à la santé.

-Le renforcement des capacités des agents de santé déjà formés, à travers des programmes nationaux de formation intensive.

De 1958 à 1990, la Guinée était reconnue pour la rigueur et l’excellence de sa médecine.

Aujourd’hui, j’estime, avec respect et patriotisme, que le président Mamadi Doumbouya dispose de la légitimité et de la posture nécessaires pour prendre des mesures radicales et courageuses afin de restaurer cette fierté nationale.

L’école de santé n’est pas faite pour tout le monde : elle n’est pas pour ceux qui le veulent, mais pour ceux qui en ont les capacités et la vocation.

Pour s’en rendre compte, il suffit d’animer un seul cours dans certaines écoles de santé du pays : on ressort souvent déçu, révolté et découragé.

Je parle en connaissance de cause, je l’ai vécu.

Dr. Karamo Kaba
Enseignant – Écrivain – Auteur
Spécialiste en santé publique
MBA – Gestion Pharma Biotech

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