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Les chutes de Bouroundou communément appelées Bouroundou sont situées dans la sous préfecture de Maléyah, ex-Canton de Megnée à plus de 80 km de la Préfecture de Siguiri, le chef-lieu.
Ces magnifiques chutes, jadis bien connues, ont été régulièrement fréquentées par les fonctionnaires de l’administration coloniale Française en séjour dans le Cercle de Siguiri d’alors.
Elles sont situées au flanc des montagnes qui entourent le village de Maleyah, alimentent un cours d’eau qui serpente, à travers montagne, vallée et plaines, de nombreux villages tout le long de son parcours dont Maleyah .
Les chutes de Bouroundou offrent un potentiel touristique énorme ainsi que d’importantes potentialités hydro énergétiques qui, à l’heure actuelle, sont mal connues et peu exploitées .
Au pied de ces chutes existait jadis une véritable forêt parcourue par un cours d’eau qui avait constitué un véritable pôle d’attraction de tourisme écologique dans cette merveilleuse région de la Savane guinéenne.
Malgré leur beauté, les chutes de Bouroundou, moins connues de nos jours, ont cependant connu des heures de gloires sous l’administration coloniale Française.
À cette époque, de nombreux fonctionnaires français quittaient la ville de Siguiri pour se rendre aux chutes de Maleyah où ils aimaient passer des week-ends.
Ces excursions touristiques donnaient lieu à de longues file de voitures qui prenaient la route de Maleyah pour se rendre aux chutes situées à 5 km environ.
En ces lieux et à cette époque lointaine, l’administration coloniale Française avait construit à Maléyah centre, au pied des chutes, des campements modernes en cases bien aménagés et bien équipés où les touristes du week-end venaient avec femmes et enfants y séjourner et se reposer.
C’est en ces lieux isolés et loin de tout bruit qu’ils passaient le week-end au pied de la montagne et à l’ombre des arbres touffus où régnait un climat agréable et de douce température.
Leurs journées qui s’écoulaient trop rapidement à leur goût étaient essentiellement consacrées au repos et à diverses activités auxquelles ils s’adonnaient avec plaisir et bonheur dont la pêche, la chasse avant de plonger dans les eaux tumultueuses et froides de bouroundou jusqu’à la nuit tombante
À la fin du week-end arrivée trop tôt ils quittaient, le cœur lourd, ce paradis terrestre, pour rejoindre Siguiri et entamer une nouvelle semaine de labeur avec l’espoir néanmoins de pouvoir y retourner le week-end prochain.
Ce ballet incessant de ces touristes Français d’un week-end à l’autre, a marqué ma vie de garçon et celle de mes copains d’âge jusqu’à la proclamation de l’indépendance et le départ définitif des colons blancs de Siguiri .
Notre tristesse était énorme, car ce départ nous privait désormais des passages des convois qui étaient l’occasion pour nous d’obtenir des touristes des cadeaux de toute nature.
Ces cadeaux jetés des portières des voitures rutilantes dans notre direction au passage des convois donnaient lieu à des cohues voire à des bagarres entre garçons, chacun s’activant à les ramasser
Si cette mémorable période est à jamais révolue, on peut toujours se réjouir sur le fait que les chutes, bien que délaissées sinon abandonnées, existent toujours. Elles continuent, comme par le passé, à fasciner, à offrir pendant la saison des pluies, de magnifiques spectacles dont ne se lassent jamais les populations riveraines du Megnée.
Certes l’environnement forestier dense, situé jadis au pied de la montagne, a reculé et presque disparu du fait de l’action des hommes mais, il est encore possible de redonner à ces chutes leurs lustres d’antan par des actions ciblées.
Cela est possible à condition de mieux faire connaître le site, de magnifier sa beauté à l’échelle nationale et internationale. Œuvrer en sorte afin que les travailleurs expatriés des différentes sociétés minières de Siguiri notamment ceux de la SAG s’y intéressent et organisent des excursions touristiques sécurisées pendant les week-ends avec accommodation.
Mettre le focus sur les chutes par des actions de sensibilisation en mobilisant davantage l’intérêt des administrations locales, préfectorales et même nationales ainsi que les populations pour la protection et la sauvegarde du site.
Envisager à moyen terme, l’exploitation des potentialités de ces chutes grâce à des projets d’aménagements appropriés.
Vive Les Merveilles de Megnée.
Djigui Camara, ancien ministre de la Coopération internationale
L’article Les chutes de Bouroundou de Maléyah (Siguiri), une merveille à entretenir [Djigui Camara, ancien ministre] est apparu en premier sur Mediaguinee.com.