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Le DG de Fapgaz devant la CRIEF : « la volonté de Guinée Gaz est très simple. C’est de me jeter en pâture et de nuire à ma réputation
Pour les faits d’abus d’autorité et de concurrence déloyale, la société Guinée Gaz ne lâche pas les baskets à FAPGAZ et à son directeur général. Après avoir été déboutée en première instance, elle a relevé appel de la décision de la chambre de jugement. Le dossier est donc en train d’être jugé en appel devant la chambre des appels depuis quelque temps. Il a de nouveau été évoqué ce mardi 18 mars 2025.
L’audience a été consacrée à l’interrogatoire du prévenu. Kaman Sadji Diallo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été soumis à un feu roulant de questions. Pour autant, il n’a jamais perdu son sang-froid à la barre. Dans un ton calme et de façon succincte, il a toujours répondu aux interrogations.
Les premières questions ont été posées par le juge. Elles étaient relatives aux faits d’abus d’autorité. Le DG de FAPGAZ a réfuté cette accusation. Il a expliqué n’avoir jamais posé d’actes pour qu’il soit reproché d’abus d’autorité.
« Je ne sais pas qu’est-ce qu’ils entendent par abus d’autorité », a-t-il répondu.
Il a rappelé qu’il n’y a aucun contrat qui lie la société Guinée Gaz à la société FAPGAZ. Pour lui, FAPGAZ, dans le secteur gazier, est l’équivalent de la SONAP par rapport aux sociétés pétrolières.
« Nous sommes là pour réguler le secteur, nous assurer que la population a le gaz au bon prix », a précisé Kaman Sadji Diallo.
Il est accusé par Guinée Gaz d’avoir recruté son directeur commercial. Le juge le lui a rappelé. Le DG de FAPGAZ s’est inscrit en faux.
« Ils ont essayé de prouver en première instance que j’avais recruté leur directeur commercial. C’était absolument faux. Monsieur Anas dont il s’agit avait quitté Guinée Gaz. Il avait voulu participer à l’arrivée du premier butanier. Donc il a manifesté sa volonté d’être présent comme toute autre personne. Il est venu. Il a assisté », a opposé le prévenu.
Par rapport aux fonds orientés pour la compensation, le directeur général de FAPGAZ a informé qu’ils sont utilisés pour faire la promotion et la sensibilisation et pour payer la subvention à Guinée Gaz et à tout autre opérateur quand il y a nécessité. Kaman Sadji Diallo et son service sont également accusés d’avoir importé du gaz au préjudice de Guinée Gaz. Le prévenu avoue que son service importe du gaz, mais pas au préjudice de Guinée Gaz.
« Nous importons pour assurer une transparence dans la distribution, dans l’importation du gaz en Guinée. Guinée Gaz a signé avec l’État guinéen en 2019 une convention d’établissement pour la distribution, le stockage et le transport de gaz butane. Convention d’établissement qui n’a aucune base légale parce qu’elle n’a pas été ratifiée par l’Assemblée nationale. Elle a été signée à l’époque par le ministre des hydrocarbures et le ministre chargé de l’économie et des finances. En 2021, l’État, par une loi, a décidé de donner le monopole de l’importation des produits pétroliers à une société publique. À la suite de cette loi, une société nationale d’importation des pétroles, SONIP a été créée. À la suite de cette société, l’État a créé la SONAP en décembre 2021. Et dans l’article 7 des statuts de la SONAP, l’État a clairement posé que la SONAP a le monopole de l’importation des produits pétroliers et dérivés en République de Guinée », a révélé le prévenu.
Partant de ces dispositions légales, Kaman Sadji a indiqué qu’il ne comprend pas ce qu’il fait devant la justice, car pour lui, Guinée Gaz porte plainte pour l’exercice de quelque chose dont elle-même n’a pas le droit de faire. Par ailleurs, il ne comprend pas pourquoi sa personne est visée par la procédure.
« Il n’a jamais été démontré ici que j’ai fait venir un bateau à mon nom. Il n’a jamais été démontré ici que j’ai une société gazière à mon nom. La volonté est très simple. C’est de me jeter en pâture et de nuire à ma réputation. Je peux comprendre qu’on porte plainte contre FAPGAZ. Mais qu’on porte plainte contre ma personne pour les mêmes faits, je ne comprends pas. Et moi je ne fais que mon travail. Donc les décrets qui ont été signés, ce n’est pas moi qui les ai signés. C’est l’Etat qui a défini les priorités de FAPGAZ. Donc si plainte on doit porter, on sait où s’adresser pour porter plaintes », a protesté monsieur Diallo.
En sa qualité de personne morale, le DG de FAPGAZ est aussi poursuivi pour concurrence déloyale. Kaman Sadji Diallo n’a pas non plus reconnu cet autre fait.
« Je viens d’expliquer que Guinée Gaz ne peut pas porter plainte contre FAPGAZ pour concurrence déloyale au motif que FAPGAZ n’a pas le droit d’importer du gaz en République de Guinée. Il y a une société publique, la SONAP, qui a le monopole de l’importation des produits pétroliers et dérivés en République de Guinée. Si une structure, une entité doit porter plainte contre FAPGAZ pour concurrence déloyale, c’est la SONAP. Guinée gaz opère dans une illégalité absolue. Les textes sont très clairs. Depuis 2021, cette société n’a pas le droit de le faire », a-t-il fait savoir.
Par rapport à la structure des prix, Guinée Gaz reproche à FAPGAZ et à son DG de procéder à des actes de désorganisation. Kaman Sadji a informé qu’il y a un arrêté qui a été pris par le ministre en charge des hydrocarbures en 2023, mettant en place un comité paritaire pour travailler sur la structure des prix, pour valider la structure des prix.
Après l’interrogatoire du prévenu, le juge Francis Kova Zoumanigui a renvoyé l’affaire au 8 avril prochain pour la comparution de la partie civile.
Sékou Diatéya