Lansana Komara prévient : « aucune armée ne peut vaincre un peuple conscient de son état d’opprimé »

il y a 3 mois 68
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Un peu plus de deux ans après le coup d’État intervenu le 5 septembre 2021, la Guinée est dans l’incertitude, selon plusieurs acteurs politiques.

Alors qu’il n’y a aucune visibilité sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel, le CNRD multiplie les violations des droits de l’homme dans le pays.

Parlant des différentes crises que traverse le pays à l’occasion de l’assemblé hebdomadaire du RPG-AEC, l’ancien ministre secrétaire Lansana Komara a fait savoir que le peuple ne va plus tarder à se faire entendre.

« Notre pays dans son histoire, traverse une période difficile, du jamais vu. Donc, avec cette transition qui nous a été imposée et aujourd’hui tout le monde se demande à quand la fin de la transition. Car il n’y a aucun signe qui montre que la transition va finir d’un moment à l’autre (…). Notre transition est en train de tanguer, nous sommes en train d’aller à vau-l’eau, car la limite de la transition est indéfinie. Le pays est géré comme s’il n’y a pas eu de coup d’Etat. Les gouvernants déroulent tranquillement leur chronogramme comme si rien n’était. Et le peuple observe. Mais est-ce que cette observation du peuple va durer ? (…). Le réveil du peuple est dangereux (…). Nous souhaitons qu’il y ait dans les meilleurs délais un changement qualitatif. Et nous devons contribuer à l’éveil de conscience des masses populaires, car aucune armée ne peut vaincre un peuple conscient de son état d’opprimé. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement et aux gouvernants d’ouvrir les yeux, d’abandonner la haine, l’orgueil, les rancunes, l’exclusion afin que les Guinéens regardent dans la même direction. Il faut souligner au passage et ça, ça n’a pas commencé par nous qu’une transition indéfinie conduit inéluctablement à l’instabilité. Ça c’est clair, ça n’a pas commencé par nous. Et l’instabilité avec son cortège de frustration et de malheur », a indiqué le secrétaire administratif du RPG-AEC.

Lansana Komara a par ailleurs appelé la communauté internationale à venir au secours de la Guinée.

« Le mieux c’est de demander à tous les pays épris de paix, de justice et à tous les pays démocratiques d’œuvrer pour aider notre pays à sortir de ce bourbier. Car peut-être ceux qui nous ont plongés dans ce bourbier ne savent plus comment en sortir. C’est pourquoi ils s’accrochent, sachant bien que la voie empruntée n’est pas la bonne. Surtout j’insiste là dessus et je répète, les pays Européens et Américains doivent savoir que les intérêts qu’ils défendent en étant du côté de la junte au pouvoir ne peut être garantie que dans la tranquillité. Car, si à chaque fois que les citoyens opprimés descendent dans les rues pour réclamer leurs droits qui sont d’ailleurs reconnus par la constitution sont réprimés dans le sang, alors quel est l’investisseur sérieux qui va investir dans une telle situation ? Je crois qu’il y en a pas. Les pays qui investissent dans une telle situation pour leur propre intérêt doivent s’impliquer pour que la Guinée retourne à la normalité. À vrai dire le peuple souffre, ça ne peut pas continuer et à un moment donné le peuple va prendre ses responsabilités vis-à-vis des textes et lois qui nous régissent. La communauté internationale doit prendre le cas guinéen au sérieux et très au sérieux. Ce n’est pas que nous ne pouvons pas protester contre l’oppression mais nous prenons la communauté internationale à témoin car trop c’est trop. Nous voulons bien sûr la paix, nous voulons la liberté c’est pourquoi nous demandons la libération de nos camarades injustement incarcérés depuis plus de deux ans. Nous voulons que tous nos camarades soient libérés », a insisté l’ancien dignitaire du régime défunt d’Alpha Condé.

Hadjiratou Bah

Lire l'article en entier