Kouroussa : la CR de Babila écartelée entre enclavement, manque d’électricité et faiblesse des recettes

Située à 25 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Kouroussa, la commune rurale de Babila fait face à plusieurs difficultés qui freinent son développement. Entre enclavement, manque d’électricité et faiblesse des recettes, la collectivité peine à sortir de ses difficultés quotidiennes. Adama Condé, président de la délégation spéciale de Babila, en fonction depuis près de deux ans, interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place, est revenu sur les défis de la localité avant de lancer un appel à l’aide.

Dans la sous-préfecture de Babila, l’heure n’est pas à la réjouissance pour le président de la délégation spéciale. En fonction depuis bientôt 2 ans, Adama Condé voit sa localité, qui compte 25 000 habitants, confrontée à plusieurs difficultés.

Adama Condé, président de la délégation spéciale de Babila

« Il n’y a pas de commune en Guinée qui n’a pas de problèmes. Nous sommes situés en deux rivières, le Niger et le Niandan. Donc, l’accès à notre sous-préfecture est compliqué parce qu’il n’y a pas de routes. Ensuite, ce qu’on connaît ici, c’est l’agriculture et l’élevage. Donc, nous ne connaissons pas d’autres sources de revenu. La commune doit faire des recettes, mais c’est compliqué puisque nous ne sommes pas une zone minière. Nous avons des ordinateurs ici, mais il n’y a pas d’électricité. Nous avons des panneaux solaires, mais les batteries ne sont pas bonnes. Nous n’avons pas d’engins roulants aussi pour nos déplacements. Nous n’avons qu’un seul receveur pour trois communes (Babila, Koumana, Balato). Nous n’avons qu’un seul agent éco garde et on aimerait en avoir d’autres », a expliqué M. Condé.

À en croire le président de la délégation spéciale de Babila, le manque d’électricité et d’équipements constitue un frein majeur au fonctionnement normal de la mairie. « Depuis qu’on est venus ici, la seule aide qu’on a reçue de la part du gouvernement, ce sont les panneaux solaires et des ordinateurs. Cela fera bientôt 2 ans que nous sommes à la tête de Babila, mais les installations des panneaux solaires ont été mal faites. Les ordinateurs sont toujours là, mais le problème, c’est ce manque d’électricité ».

Face à cette situation, le président de la délégation spéciale de Babila lance un cri du cœur. « Nous appelons le gouvernement, les personnes de bonne volonté, les bailleurs de fonds et les fils ressortissants de Babila à nous venir en aide. Si nous obtenons une route reliant directement Babila à Kouroussa, ce serait un grand soulagement. Nous avons aussi besoin d’un bac pour traverser la rivière, en attendant la construction d’un pont. Ici, nous sommes plus de 25 000 habitants, et sans pont, c’est la souffrance. Le bonheur d’une localité, c’est l’eau, l’électricité et la route. Nous n’avons rien de tout cela », a-t-il conclu.

En attendant une réponse des autorités et des partenaires au développement, les habitants de Babila continuent de vivre dans l’isolement, entre deux rivières et de multiples difficultés, avec l’espoir qu’un jour, leur cri parvienne jusqu’aux oreilles du gouvernement.

De retour de Babila, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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