Kindia : Il tue sa copine, l’asperge d’essence et brûle son corps, le procureur requiert la peine maximale…

Interpellé le 16 août 2024 par la Brigade de Recherche, Mamadou Hady Diallo, un jeune homme handicapé accusé d’avoir tué sa petite amie dans la chambre de son ami Abdoul Aziz Bouaro, a comparu ce lundi 24 mars 2025 devant le Tribunal de Première Instance de Kindia. Malgré son handicap, l’accusé a reconnu avoir tué sa copine, mais a plaidé l’homicide involontaire, une version contestée par le ministère public et la partie civile.

Rappel des faits

Le meurtre s’est déroulé le jeudi 15 août 2024 à Dorneyah, dans la commune urbaine de Kindia. La victime, Catherine Bilivogui, 21 ans et élève en terminale Sciences Expérimentales, avait été invitée par son petit ami Mamadou Hady Diallo chez un ami de ce dernier, Abdoul Aziz Bouaro. Selon l’accusé, une dispute aurait éclaté, et Catherine l’aurait agressé en saisissant ses parties intimes, ce qui l’aurait poussé à l’étrangler.

Après le meurtre, Mamadou Hady Diallo aurait contacté un motard pour l’aider à transporter le corps à l’aide d’une corde. Afin d’effacer les traces, le corps aurait été aspergé d’essence puis brûlé dans une décharge. Les restes calcinés ont été découverts par des habitants, et l’enquête a conduit à l’arrestation des accusés.

Déroulement du procès

En présence de nombreux habitants de Kindia, Mamadou Hady Diallo a reconnu avoir étranglé sa copine, mais a nié toute préméditation. Il a imputé au motard Benzema (en fuite) l’utilisation de la corde et l’incinération du corps.

Le ministère public a souligné la vulnérabilité de la victime, asthmatique, et le caractère prémédité du meurtre, commis dans une pièce exiguë. Il a également insisté sur la tentative d’effacer les preuves en brûlant le corps, ce que l’accusé a nié.

L’avocat de la défense a mis en avant le handicap de Mamadou Hady Diallo, arguant qu’il était physiquement incapable de commettre un tel crime, en particulier avec une corde. L’accusé a corroboré cette version.

Abdoul Aziz Bouaro, accusé de complicité, a nié toute implication dans le meurtre. Il a justifié son silence, notamment son refus d’alerter les autorités après avoir été informé du décès par son ami, par la peur et la panique. Le procureur a qualifié ce silence de complicité.

Plaidoiries et réquisitions

La partie civile a demandé la condamnation solidaire de Mamadou Hady Diallo, Abdoul Aziz Bouaro et Benzema (en fuite), ainsi que le versement de 6 milliards de francs guinéens de dommages et intérêts.

Le substitut du procureur Jean Pierre Tolno a requis la requalification des faits reprochés à Abdoul Aziz Bouaro en entrave à la justice et a demandé une peine d’un an de prison, dont cinq mois avec sursis, en tenant compte des circonstances atténuantes. Il a requis trois ans de prison contre Benzema, ainsi qu’une amende de 5 millions de francs guinéens et un mandat d’arrêt.

Contre Mamadou Hady Diallo, il a requis la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra son jugement le mardi 25 mars 2025 à 10 heures.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

+224 623 08 09 10

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