Karifamoria : l’extrême précarité des élèves de Diankana-Koura qui étudient sous un hangar

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À Diankana-Koura, un petit village enclavé de la sous-préfecture de Karifamoriya, dans la région de Kankan, la scène a des allures d’un autre temps : un simple hangar en bois avec une toiture faite de tôles tient lieu de salle de classe pour plus d’une quarantaine d’enfants.

Ici, l’école n’est pas un bâtiment, mais un abri de fortune où les élèves étudient sous une chaleur écrasante, parfois le regard distrait par la route nationale Kankan–Siguiri qui passe à quelques mètres.

Constat alarmant…

En ce mois de novembre 2025, Guinéenews s’est rendu à Diankana-Koura pour mesurer l’ampleur du problème. À notre arrivée, plusieurs enfants, assis sur des tables-bancs suivaient les explications de leur unique enseignant.

Le vent chargé de poussière fait vibrer la structure fragile. Le vrombissement des motos et des véhicules venant de la route rend la concentration encore plus difficile.

Quand il pleut, les cours s’interrompent. Quand le soleil tape trop fort, les enfants suffoquent. Quand le vent se lève, les feuilles s’envolent. Pourtant, malgré ces conditions extrêmes, ils reviennent chaque jour. Sans jamais abandonner.

Un seul enseignant pour tout un village

Le maître, dévoué mais débordé, jongle tant bien que mal entre plusieurs niveaux. Il reconnaît que travailler dans de telles conditions relève parfois du défi : « c’est difficile de garder leur attention. Ils sont exposés à tout : bruit, chaleur, poussière. Mais nous faisons ce que nous pouvons. »

Son engagement constitue l’un des rares piliers éducatifs du village, qui n’a jamais bénéficié de la moindre construction scolaire.

Une communauté à bout de souffle

Les habitants, eux, oscillent entre frustration et résignation face à une situation qui perdure. Ils voient leurs enfants apprendre dans un cadre qui ne garantit ni sécurité, ni confort, ni qualité pédagogique.

N’Faly Traoré, parent d’élève, partage son désarroi : « l’avenir de nos enfants est en danger. Ce hangar n’est pas une école. C’est juste une solution de survie que nous avons trouvée. Nous demandons à l’État de penser à nous. Nos enfants méritent une vraie école en dur. »

Son message s’adresse directement aux autorités de la transition, notamment au général Mamadi Doumbouya, dans l’espoir d’une réponse rapide à un problème qui a trop duré.

Diankana-Koura, un symbole d’inégalités éducatives persistantes

Diankana-Koura n’est malheureusement pas un cas isolé. Dans plusieurs localités de la Guinée profonde, l’école demeure un rêve inaccompli. Manque d’infrastructures, pénurie d’enseignants, conditions précaires : les enfants sont les premiers à en payer le prix.

Pour ces élèves, disposer d’une salle de classe en béton, de tables-bancs suffisants et d’un environnement sécurisé relèverait d’une véritable révolution. Une révolution qui tarde encore à se concrétiser.

En attendant… apprendre sous un hangar

Faute de bâtiment scolaire, les enfants poursuivent leurs apprentissages en plein air, luttant contre la poussière, la chaleur et le bruit. Leur détermination force le respect, mais souligne surtout l’urgence d’agir.

À Diankana-Koura, l’école n’est pas seulement un besoin : c’est une urgence vitale. Une urgence pour sauver une génération entière.

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