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En ce mois saint de Ramadan, qui coïncide au carême chez les chrétiens, les restaurateurs et tenanciers d’espaces de récréation de la commune urbaine de Kankan rencontrent des difficultés financières énormes. Dans les grands espaces de consommation et les motels prisés de la ville, les activités tournent au ralenti d’autant plus qu’il n’y a pas de demande, la clientèle est rare voire inexistante. Cette situation perturbe le calendrier de ceux qui luttent pour s’en sortir dans une conjoncture économique de plus en plus compliqué, rapporte un des correspondants de Guineematin.com dans la préfecture.
Pendant le mois de Ramadan, de nombreux fidèles observent le jeûne et consacrent leur temps à la prière et à la réflexion spirituelle. Les sorties nocturnes et les activités de loisirs sont généralement réduites, voire inexistantes. Ce qui a un impact direct sur les établissements de restauration et de divertissement.
Dans la commune urbaine de Kankan, les restaurants qui dépendent principalement de la clientèle pour leur chiffre d’affaires voient leurs revenus diminuer. Les tables sont vides et les serveurs se retrouvent avec peu de travail. Un moment qui plonge les propriétaires de ces établissements dans une situation financière défavorable avec des charges élevées à couvrir.
C’est le cas de Thierno Amadou Sow, gérant d’un restaurant au quartier Missiran. « Pendant le mois de ramadan, la clientèle n’est pas du tout au rendez-vous. Vous savez ici, c’est une ville à majorité musulmane, donc les gens ne viennent qu’au compte-gouttes, et ça aussi, c’est après la rupture du jeûne. C’est un moment difficile pour nous en termes de revenus. Parfois même, le peu de nourriture que nous préparons ne finit pas. Nous avons pourtant des gens que nous avons embauché, qui attendent leurs salaires à la fin du mois. S’il n’y a pas de rentabilité, c’est un peu compliqué », a-t-il déclaré.
De même, les motels et les espaces de loisirs rencontrent des difficultés similaires. Les réservations sont en baisse et les chambres restent inoccupées. Les activités de divertissement sont aux arrêts. Gérant dans un centre hôtelier et de loisirs au quartier Bordo, Albert Délamou décrit le calvaire qu’il traverse.
« Nous occupons un bâtiment que nous payons très cher à la fin du mois. Et actuellement, les gens ne viennent plus, nous nous demandons comment faire des recettes pour régler cela. Pendant les mois de ramadan, nous comptons généralement sur les chambres, car les gens ne consomment pas trop, mais les chambres aussi restent inoccupées. Nous ne pouvons pas fermer, car c’est cet endroit qui nous permet de générer un revenu et faire face à nos besoins quotidiens… »
Même son de cloche chez Félix Mamy, gérant d’un motel au quartier Banankoroda. « Actuellement, ce n’est pas du tout bon pour moi parce que les clients ne viennent pas, et j’ai beaucoup de dépenses à faire. Il y a certes des gens qui viennent au compte-gouttes, mais cela n’arrive pas à couvrir nos dépenses. Mais, nous nous sommes obligés de patienter et gérer cette période avec beaucoup plus de courage. L’année dernière, nous avons vécu la même situation, car les musulmans et les chrétiens ont jeûné presqu’au même moment. Et quand c’est comme ça, c’est un coup dur financier total que nous subissons », a-t-il martelé.
De Kankan, Souleymane Kato CAMARA pour Guineematin.com
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