Kankan : les acteurs de la société civile partagés sur l’interpellation du leader de COJELPAID

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Abdoul Sacko, leader de COJELPAID et membre des Forces vives du pays, a été enlevé tard dans la nuit du mercredi 19 février 2025 à son domicile privé par des hommes cagoulés. Quelques heures après cette interpellation, les réactions se multiplient à travers le pays pour dénoncer une pratique qui devient récurrente dans la capitale.

Dans la commune urbaine de Kankan, ville natale de l’actuel président de la Guinée, les acteurs de la société civile sont divisés sur la question. Si certains estiment que les procédures judiciaires n’ont pas été respectées, d’autres pensent qu’Abdoul Sacko avait dépassé les limites dans ses prises de parole.

Connu pour ses discours très critiques à l’égard du pouvoir actuel, Sékouba Traoré, coordinateur régional de la MAOG, surprend ces derniers temps par ses déclarations. Pour cet activiste, Abdoul Sacko n’avait plus de respect pour les valeurs républicaines.

« Vous savez, Abdoul Sacko est un acteur, mais sincèrement, ces derniers temps, il a débordé. Il faut le reconnaître et avoir le courage de le dire. Il faut respecter les normes institutionnelles, les valeurs républicaines, et aucun individu ne doit s’insurger contre les valeurs de l’État et de la démocratie. Donc, sincèrement, Abdoul Sacko est allé trop loin. Nous en appelons à l’État pour mieux encadrer et structurer la société civile guinéenne. »

Sékou Kaïcha Cissé, un autre acteur de la société civile à Kankan, ne partage pas cet avis. Pour lui, cette interpellation illustre une fois de plus les menaces qui pèsent sur les acteurs de la société civile en Guinée.

« Aujourd’hui, l’insécurité devient de plus en plus préoccupante en Guinée, car personne n’est à l’abri. Il suffit de prendre la parole et de donner son point de vue sur une situation pour être interpellé. Abdoul Sacko vient s’ajouter à une longue liste de personnes arrêtées dont la destination reste inconnue. Je pense vraiment qu’il est temps que cela cesse, car un pays qui se veut démocratique et qui défend des valeurs ne peut pas accepter d’étouffer les voix dissidentes simplement parce qu’elles ne soutiennent pas la gouvernance de Doumbouya. »

Sékou Kaïcha Cissé n’est pas opposé à l’interpellation d’un citoyen, mais insiste sur le respect des procédures judiciaires. Il demande aux autorités de revoir leur approche.

« Je pense que la seule manière d’interpeller Abdoul Sacko aurait été de lui adresser une convocation. S’il refusait d’obtempérer ou de répondre, il existait d’autres voies légales à explorer. Mais venir arrêter quelqu’un chez lui, à une heure aussi tardive, relève de pratiques extrajudiciaires. Le CNRD doit revoir sa copie. »

Cette interpellation intervient quelques heures après une déclaration du Premier ministre, dans laquelle il démentait les accusations selon lesquelles la liberté d’expression serait menacée en Guinée.

Pathé Sangaré, correspondant à Kankan

 

 

 

 

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