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La ville de Kankan vibre au rythme de la célébration du 76e anniversaire de la création de l’alphabet N’ko depuis le mardi 29 avril 2025. Après un grand carnaval, les festivités se sont poursuivies ce mercredi 30 avril à la Maison des jeunes de Kankan, communément appelée « Batomba ».


L’événement a mobilisé les promoteurs de l’alphabet N’ko, la population, les élèves ainsi que les autorités administratives de la préfecture.
L’objectif principal de cette célébration, initiée par la coordination N’ko Semba, est de mettre en lumière l’historique et l’importance de cette écriture.
Dans la salle polyvalente de la Maison des jeunes, des matières comme la biologie, la physique, les mathématiques ou encore la chimie sont enseignées en N’ko. Une manière pour les promoteurs de démontrer au monde entier que cet alphabet est bel et bien un outil scientifique, capable de véhiculer le savoir académique.
Mamadouba Tos Camara, ancien maire de la commune urbaine de Matoto, a parrainé cette édition 2025. Dans son discours, il a exprimé sa satisfaction d’avoir été choisi comme parrain de cet événement. Il a également salué la nouvelle constitution qui prévoit la promotion des langues nationales, et a exprimé son espoir de voir un jour l’alphabet N’ko s’imposer à l’échelle internationale.

« Je remercie d’abord le Tout-Puissant Allah qui m’a permis de parrainer cette grande cérémonie consacrée au 76e anniversaire du N’ko, une langue internationale créée par notre devancier, notre grand-père, un éminent Africain, le savant Kanté Soulomana. Être Guinéen aujourd’hui et savoir qu’un Guinéen a créé cette langue est une fierté immense. Le N’ko fait aujourd’hui la fierté de l’Afrique. Ce que j’ai vu aujourd’hui de mes propres yeux, à travers les interventions des experts, m’a convaincu que le N’ko est une véritable science. Il dépasse tout ce qu’on pouvait imaginer. Si les autorités, à tous les niveaux comme notre Président de la République qui valorise déjà nos langues nationales continuent sur cette lancée, cela ouvrira une grande porte pour que le N’ko s’exprime et s’affiche à l’international. Le créateur n’est plus de ce monde, mais il a laissé la mission à ceux qui sont là aujourd’hui. Et je suis convaincu que ceux qui marchent sur ses traces sont encore plus déterminés que lui. En résumé, je suis comblé de joie d’avoir parrainé cette cérémonie. Je me mets entièrement à la disposition des promoteurs. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir appris à lire et écrire en N’ko. »
Concernant l’ambition de faire des langues nationales une réalité vivante, Mamadouba Tos Camara invite tous les citoyens à se faire recenser afin de valider la nouvelle constitution, qui prévoit la valorisation des langues du terroir.
« Le recensement n’est pas seulement un acte civil, c’est un devoir citoyen. Au-delà de toute considération politique, ethnique ou religieuse, se faire recenser, c’est revendiquer sa citoyenneté. C’est extrêmement important. La Guinée tourne une page de son histoire et s’apprête à en écrire une nouvelle. Seul le peuple peut valider sa constitution. Le Président a été clair : il veut une constitution qui rassemble les Guinéens. Si aujourd’hui il œuvre pour la promotion des langues nationales, nous devons accompagner cette vision en nous recensant massivement. Les autorités doivent aussi mettre en place des stratégies efficaces pour permettre à chacun de se faire recenser et faire en sorte que le taux de participation au référendum soit élevé. Le message a été bien compris par les promoteurs de la langue N’ko, qui, j’en suis sûr, redoubleront d’efforts sur le terrain. »

Ibrahima Sory Condé, alias « Nafadji Sory », directeur national adjoint de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, a représenté le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation à la cérémonie. Il a, au nom de ce dernier, félicité les promoteurs de l’alphabet N’ko et rappelé que le projet de la nouvelle constitution consacre la valorisation des langues nationales.
« Au nom du ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, nous félicitons les promoteurs de la langue N’ko. Le ministère est à la disposition de tous ceux qui œuvrent pour la promotion des langues nationales. L’avant-projet de la nouvelle constitution stipule que l’État garantit l’enseignement des langues nationales et la traduction des textes de loi et des actes officiels dans ces langues. Une loi organique en précisera les modalités d’application. Cela montre une volonté politique affirmée du CNRD, dirigé par le général Mamadi Doumbouya. Le second volet de notre message concerne le recensement. Il est fortement recommandé à tous les promoteurs des langues nationales de se rapprocher des autorités locales pour l’établissement d’extraits de naissance biométriques. Ce recensement vise à doter chaque citoyen guinéen d’un numéro d’identification personnel. »
Il convient de rappeler que l’alphabet N’ko a été créé en 1949 par Kanté Soulomana.
Pathé Sangaré, correspondant à Kankan
L’article Kankan : le 76e anniversaire de la création de l’alphabet N’ko célébré par ses promoteurs est apparu en premier sur Mediaguinee.com.