Kankan: à la découverte de l’atelier de Fodéba Kéita, un labo où les matériaux plastiques reprennent vie

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La soudure des matériaux plastiques est un métier peu connu et pratiqué à Kankan. Devant ce manque de visibilité sur cette activité, Guinéenews a décidé d’aller à la découverte de l’un des rares ateliers où ce métier est exercé au sein de la commune urbaine de Kankan.

À l’atelier de maître Fodéba Kéïta, les capots de véhicules, motos et chaises usagés ne sont plus destinés à être jetés. Nous sommes accueillis par un environnement qui rappelle une forge, mais avec des matériaux plastiques stockés en vrac : phares de voitures, cuves, barils, et divers autres objets réparés quotidiennement.

Il est 9 heures du matin. Maître Fodéba Keita, maniant habilement une lame chauffée au feu, répare délicatement un boîtier de clignotant de véhicule. Il nous raconte son parcours chronologiquement depuis ses débuts dans ce métier : « j’ai commencé il y a environ 10 ans. En 2013 précisément, après avoir fréquenté des amis à Conakry qui pratiquaient déjà ce métier. À mon arrivée à Kankan, sans emploi après la cessation de mes affaires à Conakry, j’ai décidé de me lancer… Aujourd’hui, grâce à Dieu, je vis de cette activité qui, bien que souvent perçue comme intimidante, demande surtout de la maîtrise. »

Fodéba Keita décrit ensuite les outils essentiels à son travail : « nous utilisons du charbon pour le feu, faute de moyens pour nous procurer des gaz coûteux. Un fer à plat chauffé lisse la matière plastique, tandis qu’un fer à tenaille sert aux perforations. Chaque type de fer, une fois chauffé, joue un rôle spécifique dans la réparation des objets plastiques que nos clients nous confient. »

Le métier présente des défis significatifs et des risques sanitaires, comme nous l’explique Fodéba Kéita : « notre principal problème est le manque de matériel, notamment le caoutchouc nécessaire aux réparations comme les phares et clignotants de voitures. De plus, les fumées chimiques dégagées lors des travaux sont toxiques. Nous prenons des précautions strictes avec des masques et nous buvons du lait ou de l’eau d’Orasel pour nous protéger. Le vent est parfois notre allié pour échapper à la fumée, mais il reste essentiel de prendre fréquemment des pauses pour éviter les risques pour la santé. »

Les clients comme Ibrahima Kalil Kouyaté, témoignent de leur satisfaction : « quand le boîtier de mon clignotant s’est brisé, acheter une nouvelle pièce aurait été très coûteux. Grâce à ces artisans, j’ai l’impression d’avoir une pièce neuve installée à moindre coût. Ils sont d’une aide précieuse pour réparer nos engins à des prix abordables. »

Pour conclure, Fodéba Keita et ses collègues lancent un appel aux autorités pour les soutenir.

« Nous avons besoin d’électricité pour améliorer nos outils, notamment des fers électriques. Un espace de travail adéquat serait également bienvenu. Car, nous sommes actuellement installés près d’un service public sans garantie de stabilité. Nous espérons que l’État pourra nous aider à sécuriser nos conditions de travail. »

La promotion de telles activités génératrices de revenus pourrait considérablement contribuer à dynamiser notre économie à l’échelle internationale.

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