Interdiction d’exporter certains produits locaux : l’inquiétude des vendeuses au marché de N’zérékoré

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La décision des autorités de la transition d’interdire l’exportation de certains produits locaux, pendant trois (3) mois, est plus ou moins mal accueillie par des femmes vendeuses de la commune urbaine de N’Zérékoré. Interrogées par un des correspondants de Guineematin.com ce mardi, 12 mars 2024, ces femmes ont exprimé leur surprise et leur inquiétude face à cette mesure. Elles craignent pour leurs produits, difficilement conservables, et demandent aux autorités de faire machine arrière.

Les autorités ont décidé d’interdire l’exportation de certains produits locaux : le piment, l’aubergine, le gombo, la tomate fraîche, le taro, le manioc, le maïs, les farines de manioc et de maïs, le fonio, l’igname, la patate douce et l’oignon. Une décision diversement appréciée par les femmes vendeuses de certains de ces produits dans la capitale de la région forestière.

Sény Haba, vendeuse d’aubergine et de piment

Trouvée assise derrière sa marchandise au marché Dorota, Seny Haba, vendeuse d’aubergines et de gombos frais, plaide pour que les autorités reviennent sur cette décision. « Ces marchandises que nous revendons se gâtent très vite. Nous ne savons pas pour le moment la cause de cette décision, mais si les autorités décident d’interdire l’exportation de ces produits, ça va beaucoup peser sur nous. Parce que si les produits ne sortent pas pour leur commercialisation, on aura assez de stocks qui vont vite se gâter, et ça sera une perte pour nous. S’il y a assez de stocks, les produits n’auront plus de valeur, et nous les vendeuses, nous perdrons. Je plaide auprès des autorités pour revoir cette situation et permettre la sortie de ces produits qui nous aident à avoir notre quotidien », a déclaré la jeune vendeuse, Sény Haba.

Yamon Honomou, vendeuse de piment et gombo frais

Même son de cloche chez Yamon Honomou, vendeuse de piment, de tomates, de taro et de gombo au marché de Dorota. « C’est une décision de l’Etat et des autorités. Mais ce que nous sollicitons, c’est de permettre l’exportation de ces produits, car nos amis des autres pays aussi en ont besoin. Et nous savons que ces produits locaux se gâtent très vite, il y a un problème de conservation. S’il n’y a pas de sortie pour la vente de ces produits, le stock sera trop élevé, et par conséquent, le commerce ne sera pas fluide. Dès qu’il y a une certaine abondance de choses, la chose n’a plus de valeur. Nous demandons humblement aux autorités de penser à nos peines et souffrances pour permettre l’exportation de ces produits. C’est ce que nous sollicitons », a-t-elle laissé entendre.

Jeannette Loua, vendeuse de produits locaux

Jeannette Loua ressent la même inquiétude que les précédentes intervenantes. « Ce que les autorités ont dit est plus ou moins difficile pour nous. C’est dans ce petit commerce que nous gagnons notre quotidien. C’est bon quelque part ; mais d’autre part aussi, c’est un peu difficile pour nous si ces produits locaux restent toujours là en grande quantité. Cependant, si ces produits ne sont pas vite utilisés, facilement ça va pourrir, chose qui est une perte pour nous. Au moins pour d’autres produits, comme le riz, c’est normal parce qu’on peut les stocker pour longtemps. Nous sollicitons vraiment la clémence de l’État pour revoir cette décision », a lancé Jeannette Loua, vendeuse de piments frais et de gombos.

Mme Gobou Haba, commerçante

Pour sa part, Maddame Gobou Haba demande aux autorités de revoir cette décision même si elle admet que ce sont des aliments de base qui doivent rester sur le marché guinéen. « Pour moi, cette décision est plus ou moins difficile. Ça peut avoir des impacts pour les paysans n’ont que pour source de revenu la production et la vente de ces produits. Dans la culture, les gens utilisent des produits désinfectants et des engrais. Et là, si les produits ne sortent pas au moins pour être commercialisés, c’est vrai qu’il y en aura assez ; mais de l’autre côté, ça va aussi faire baisser le taux de production et l’effort des producteurs. Car comme on le dit dans un adage, « l’abondance tue des fois ». Ça veut dire par là que s’il y en a assez, il n’y a plus de valeur. Je sais que tous ces produits sont nos aliments de base qui doivent être là, mais nous demandons aux autorités de revoir cette décision, pour aussi voir l’effort et la peine des producteurs », a dit Gobou Haba.

De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com

Tél. : (+224) 620-58-60-02

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