Indemnisation du 28 septembre 2009 : un milliard GNF au cœur d’une bataille familiale devant la justice

il y a 4 heures 24
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Quelques semaines après le démarrage du processus d’indemnisation des victimes des événements du 28 septembre 2009, Thierno Hamidou Diallo fait face à des ennuis judiciaires. Il est poursuivi par dame Mariama Diallo, mère d’Amadou Bella Diallo, décédé lors de ces événements tragiques au grand stade de Conakry, pour abus de confiance.

Elle reproche au prévenu d’avoir utilisé à sa guise un (1) milliard de francs guinéens, somme reçue à titre d’indemnisation pour la mort de son fils.

Les débats se sont ouverts ce mercredi 22 octobre 2025, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. D’entrée, le prévenu a rejeté les faits d’abus de confiance articulés contre lui.

Thierno Hamidou Diallo explique que le défunt Amadou Bella Diallo, qu’il dit être son cousin, vivait sous son toit. « Quand on a tiré sur lui, c’est moi qui ai pris ses clés et ses chaussures pour aller annoncer son décès à la famille. C’est à ce titre que je me suis constitué partie civile lors du procès », a-t-il déclaré.

— « Avez-vous reçu un mandat pour représenter la famille de feu Amadou Bella Diallo ? » a interrogé l’un de ses avocats.

— « Non », a répondu le prévenu avant d’ajouter : « Toute la famille était informée des démarches que j’ai menées, mais personne ne m’a aidé. J’ai effectué huit voyages entre Siguiri et Conakry. Quand je venais, je restais parfois un ou deux mois. Je me considère comme victime dans cette procédure. Juridiquement, l’argent de l’indemnisation m’appartient. »

Le ministère public, peu convaincu par ces arguments, a d’abord cherché à clarifier les liens de parenté entre le prévenu et le défunt, puis entre le défunt et sa mère.

Thierno Hamidou Diallo a indiqué :

« C’est à cause du père du défunt Bella que j’ai suivi la procédure, et non à cause de sa mère. Mais je l’informais régulièrement de l’évolution du dossier. Même quand j’ai reçu l’argent de l’indemnisation, je l’ai informée. »

Le procureur lui a alors demandé :

— « Entre vous et sa mère, qui est plus proche de Bella ? »

— « C’était mon petit frère, il vivait sous mon toit. C’est pourquoi j’ai suivi la procédure jusqu’au bout », a répondu le prévenu.

Le procureur Lamine Touré a ensuite répliqué :

« Savez-vous que c’est la loi qui détermine la transmission du patrimoine d’un défunt ? La mère de Bella est plus proche de son héritage que vous. Par conséquent, puisque sa mère est encore en vie, la loi vous écarte de toute succession. »

 

La question des fonds

À propos du milliard de francs guinéens, le prévenu a déclaré que les fonds se trouvent toujours sur son compte.

Le procureur lui a alors rappelé que le compte sur lequel l’indemnisation avait été versée n’était pas le sien.

— « Pourquoi avez-vous transféré l’argent sur votre propre compte sans l’accord de la mère de Bella ? Et en le faisant, ne s’agit-il pas d’un acte de détournement ? » a interrogé le magistrat.

Thierno Hamidou Diallo a répondu : « Lorsque l’argent est arrivé, j’ai appelé la mère de Bella. Elle est venue accompagnée de l’un de ses frères. Je voulais qu’on organise une réunion familiale pour discuter de l’utilisation de l’argent. »

Malgré ces explications, le procureur a insisté :

« Les fonds que vous avez reçus sont destinés à indemniser la victime, et non à récompenser vos efforts. »

 

Décision du tribunal

La partie civile (Mariama Diallo) étant absente à l’audience, le ministère public a demandé un renvoi pour sa comparution.

Les avocats du prévenu ont, quant à eux, sollicité la liberté provisoire de leur client.

Le tribunal a accédé à cette demande, à condition que le prévenu verse une caution équivalente au tiers du milliard incriminé.

L’affaire a été renvoyée à demain, jeudi.
Saidou Lébêré

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