Guinée : quand le silence de Doumbouya face aux drames choque l’opinion

il y a 13 heures 16
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La Guinée a une nouvelle fois été frappée par un drame majeur dans la nuit du mercredi 20 août 2025. Survenu à Manéah, dans la préfecture de Coyah, l’incident a fait 19 morts selon un bilan provisoire et causé d’importants dégâts matériels. Cinq jours après les faits, aucune déclaration officielle du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, n’a été enregistrée, suscitant incompréhension et critiques au sein de l’opinion publique.

Alors que les familles des victimes sont encore en deuil, de nombreux observateurs estiment qu’un message de compassion du chef de l’État aurait été non seulement attendu, mais également nécessaire. Pour eux, « dans ce type de situation, le silence du président constitue un manquement à un devoir élémentaire de communication et d’empathie envers les citoyens ».

Ce mutisme n’est pas inédit. À l’instar d’autres drames survenus sous la transition – l’incendie du dépôt d’hydrocarbures à Kaloum en 2023, les inondations à Siguiri, ou encore le glissement de terrain à Manéah – aucune prise de parole officielle du président n’a suivi. Aucun deuil national n’a été décrété, aucun discours de réconfort n’a été prononcé, et aucune communication régulière sur l’évolution des enquêtes annoncées n’a eu lieu.

Après le drame survenu au stade de N’zérékoré, le 1er décembre 2024, qui aurait coûté la vie à au moins 56 personnes, le président Doumbouya s’est limité à publier un message sur sa page Facebook le lendemain du drame.

Plus largement, ces événements s’ajoutent à la liste des manifestations politiques durement réprimées, ayant fait, selon plusieurs sources, plus de 50 morts. Dans d’autres pays, de telles pertes entraînent généralement des gestes symboliques forts de la part des plus hautes autorités : adresses à la nation, périodes de deuil, visites aux familles des victimes. En Guinée, c’est plutôt « une forme de silence institutionnalisée » qui semble s’installer.

Pourtant, lors de son discours du 31 décembre 2024, le général Doumbouya affirmait que son action visait à renforcer « le vivre-ensemble et la solidarité nationale », déclarant que « la justice doit continuer à situer les responsabilités dans le but de soigner les blessures profondes », en référence notamment au procès du 28 septembre 2009.

Ces engagements contrastent aujourd’hui avec l’absence de communication présidentielle dans des moments jugés critiques pour la cohésion nationale. Le Premier ministre, lui, a reconnu une part de responsabilité de l’État dans le drame de Manéah, mais cette déclaration n’a pas été suivie d’un discours présidentiel.

Les familles des victimes, qu’elles soient de N’zérékoré, de Kaloum ou d’ailleurs, attendent toujours les conclusions des enquêtes promises. Ces attentes, prolongées par un silence officiel, alimentent un sentiment de frustration croissant et interrogent sur « la place accordée à la protection des citoyens et à la transparence institutionnelle ».

Si le régime a entrepris certaines actions depuis son arrivée au pouvoir en 2021, l’absence répétée de réaction présidentielle face aux tragédies nationales est perçue par beaucoup comme « un manque de considération envers les victimes et leurs familles ».

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