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Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Alpha Bacar Barry a présidé ce lundi 28 avril 2025 à Kaloum, la cérémonie d’ouverture de la 4ème Conférence Panafricaine de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), placée sous le thème « transition numérique et innovations pédagogiques.
Le ministre en charge de la sécurité Bachir Barry, des membres de gouvernements des pays africains, les recteurs des universités de Conakry, les Directeurs Généraux d’Institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche, les Enseignants-Chercheurs ont pris part à cette cérémonie.
Cet événement scientifique, selon la commission d’organisation, marque une étape importante dans l’engagement commun pour le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche en Afrique, dans un esprit de solidarité, d’innovation et de progrès partagé.
Pour le ministre Alpha Bacar Barry, ce thème principal intitulé « La transition numérique et les innovations pédagogiques » est une actualité dont les travaux permettront de réfléchir sur les préoccupations de la communauté universitaire africaine.
Plus loin, il souligne que l’objectif c’est plutôt d’essayer de réfléchir ensemble pour trouver quels sont les meilleurs moyens de coopérer ensemble, dans le but de travailler sur l’adaptation socio-culturelle de cette technologie.
« On a dit, pas de développement sans savoir. Mais quel savoir ? Aujourd’hui, dans la publication scientifique, dans le monde, publication scientifique étant la valorisation de la connaissance, la valorisation de la production scientifique, il faut le savoir, 94% des articles publiés dans les revues indexées se font en anglais. Ça veut dire, 6% de la publication scientifique mondiale se fait en français, en portugais, en mandarin, en arabe, en allemand, en espagnol. Est-ce que c’est possible ? Cela veut dire, comme je vous le disais, il n’y a pas un problème linguistique, cela veut dire qu’il y a une seule pensée hégémonique, aujourd’hui, qui est derrière. Et le problème n’est pas l’anglais. Le problème, c’est ce qu’il y a derrière l’anglais. C’est l’hégémonie d’une langue qui pose un problème. Si c’était une autre langue, ça aurait été pareil. L’anglais doit avoir toute sa place, et sa place est garantie, mais pas toute la place à la place des autres langues. Les 94% de publications scientifiques en anglais dans le monde sont détenues par 5 éditeurs dans le monde. 5 entreprises américaines. Ça veut dire que derrière la question de la langue, il y a un modèle économique, une industrie de la maîtrise. (…). On doit ressembler le plus possible, se rapprocher le plus possible du critère de classement des entreprises qui classent. Pourquoi ? Parce que, derrière, il y a un enjeu économique. Parce que, si je ne suis pas bien classé, je ne peux pas vendre une inscription plus chère. Si je ne suis pas bien classé, je ne peux pas signer des conventions de partenariat international. Si je ne suis pas bien classé, je ne suis pas reconnu comme une instance de haut niveau, etc. C’est une boucle. Et si nous, on ne trouve pas des solutions pour sortir de cette boucle, on sera en suivi dedans. L’innovation pédagogique, c’est une appropriation des systèmes. Plutôt que de prendre des innovations qui se font ailleurs, et d’essayer tant bien que mal de les adapter à nous, et souvent, on n’arrive pas. On se dit, pourquoi ? Le problème, c’est l’appropriation par rapport à nos caractéristiques, à notre culture, à notre façon de parler, à la structuration de notre système éducatif universitaire. Là est l’enjeu principal. L’enjeu est certes technologique, mais ce n’est pas tellement la maîtrise de la technologie qui est un problème, parce que la technologie, ça s’achète. Ce qui ne s’achète pas, c’est une réflexion sur l’adaptation socio-culturelle de cette technologie à notre vraie réalité sociale, économique, éducationnelle, financière, etc. Et donc, nous sommes aujourd’hui au cœur d’une réflexion civilisationnelle. On ne peut pas continuer à parler d’un espoir de développement si on n’a pas intégré ce changement majeur, radical, dans nos systèmes de formation, dans nos systèmes éducatifs, dans nos systèmes de recherche, qui intègrent toute cette diversité que je viens d’essayer de rappeler en quelques mots. Voilà, mesdames et messieurs, le sens profond de cette rencontre et de la pérennité que nous voulons donner à cet événement, annuel, qui, je l’espère, nous permettra d’avoir des premiers éléments de réflexion ensemble. L’objectif ultime, c’est quoi ? L’objectif ultime, c’est d’essayer de réfléchir ensemble pour trouver quels sont les meilleurs moyens de coopérer ensemble. Je crois que chacun seul ne peut pas arriver à cette transformation. Tous ensemble, on le pourra. Et aussi, de pouvoir discuter avec des partenaires qui sont plus évolués que nous sur ce domaine, mais de manière beaucoup plus réfléchie, beaucoup plus structurée, en sachant exactement ce dont on a besoin pour que ce partenariat soit réellement positif et gagnant-gagnant, comme on le dit, pas dans la déclaration, mais dans les faits. C’est donc avec beaucoup d’espoir que nous démarrons cette conférence. C’est une conférence que j’espère utile à tous. Nous allons ensemble aussi, d’ici demain après-midi, essayer d’avoir une déclaration, la déclaration de Conakry, qui résume les idées-forces, les principales recommandations qui sortiront de cette rencontre. Et au vu de toute l’intelligence collective dans la salle aujourd’hui, je pense qu’on aura de très belles idées à promouvoir ensemble. Vive le savoir, vive l’Afrique, vive la francophonie », a dit le numéro 1 dudit département.
Pour sa part, Prof. Slim KHALBOUS, Recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie, mettra l’accent sur le côté multilingue et celui africain, précisant que c’est la suprématie d’une langue qui constitue l’obstacle.
Selon lui, les deux éléments sont extrêmement importants pour la suite des événements et par rapport aux évolutions que nous vivons en direct en ce moment à une vitesse incroyable de changement dans le monde et l’aspect panafricain.
Au cours de cette conférence, des panels seront animés par des représentants des ministres. Parmi les thèmes, figurent les réformes politiques pour soutenir la transformation numérique de l’enseignement supérieur en Afrique.
Saidou Barry