Guinée : le colonel Mamadi Doumbouya super puissant face aux politiques

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Le président de la transition semble avoir tout gagné face aux leaders politiques guinéens qui aspirent diriger le pays. Il ne reste que peu de temps pour confirmer cette victoire.

Lors des consultations nationales au Palais du peuple, au lendemain du coup d’Etat du 5 septembre 2021, le tombeur d’Alpha Condé avait justifié la prise du pouvoir par l’armée par l’échec des acteurs politiques. À la suite de cette déclaration, Mamadi Doumbouya a demandé aux leaders politiques de contribuer à la réussite de la transition en faisant des propositions. En réponse, les coalitions politiques ont déposé des mémorandums dans lesquels, ils ont tenu compte de leurs préoccupations et de leurs ambitions pour la transition.

Après avoir rédigé une charte de la transition qui a été dénoncée par une bonne partie de la classe politique estimant que leurs avis n’avaient pas été pris en compte, le colonel président a pris un décret le jeudi, 30 décembre 2021, dans lequel, il a confié l’organisation des élections à la fin de la transition au ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD). Depuis, des voix se lèvent au sein de la classe politique contre cette décision derrière laquelle ils voient une possibilité offerte à la junte de favoriser un candidat. Mais visiblement, le chef suprême des armées ne compte pas faire marche arrière. Le CNRD et son gouvernement continuent de dérouler leur chronogramme en dépit des dénonciations.

Quels recours pour les acteurs politiques ?

En dehors des dénonciations, quels recours disposent les acteurs socio-politiques qui s’opposent à la gestion de la transition pour faire face à la junte ? Cette question mérite d’avoir sa réponse, d’autant plus que l’homme qui dirige la Guinée depuis le 5 septembre 2021 a réussi à contraindre certains leaders politiques et de la société civile non les moindres à l’exil, d’autres sont en détention à la Maison centrale de Conakry pour des faits présumés de détournement des deniers publics. À cela s’ajoute, le fait pour le CNRD d’interdire toutes les manifestations sur la place publique.

Contre ce qu’elles appellent la gestion unilatérale de la transition, les Forces vives de Guinée, composées de leaders politiques et de la société civile ont tenté sans succès d’intensifier les manifestations de rues qui se sont soldées par des nombreux cas de morts par balles.

Le CNRD dans sa logique d’intimidation a menacé de retirer les agréments à certaines formations politiques. Il est allé jusqu’à dissoudre le FNDC, mouvement qui a organisé plusieurs manifestations de rue contre le troisième mandat d’Alpha Condé.
Certains hauts responsables de ce mouvement dont le coordinateur Oumar Sylla alias Foniké Mengué ont séjourné à la prison centrale de Conakry. Suite à leur libération, la plupart ont pris le chemin de l’exil à l’image du leader de l’UFDG Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré de l’UFR pour peut-être échapper à la prison.
Ceux qui ont pris le courage de rester sont devenus des simples observateurs par circonstance, n’ayant aucun moyen d’exprimer leur position face à la conduite de la transition. Ce qui rend le fleuve tranquille pour le CNRD et son gouvernement.

Les seuls opposants auxquels la junte fait face, restent ceux qui sont en dehors du pays qui parviennent à travers les médias et les réseaux sociaux à perturber plus ou moins le sommeil du pouvoir. La question liée au calendrier électoral pouvant favoriser un retour à l’ordre constitutionnel est devenue une sorte de tabou dans la communication du gouvernement, à seulement 13 mois de l’expiration du chronogramme de la transition signé en commun accord avec la CEDEAO.

Qui pour contraindre la junte à respecter ce chronogramme ? L’avenir nous édifiera.

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