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À l’allure où vont les événements qui se succèdent ces derniers temps, tout porte à croire que le CNRD veut passer à la vitesse supérieure dans la gestion du pouvoir d’Etat.
Est-ce pour accélérer le processus de retour à l’ordre constitutionnel ou pour donner une nouvelle orientation à la transition en cours?
Seuls les membres du CNRD peuvent nous donner la direction réelle de la gestion actuelle du pouvoir d’Etat.
La dissolution du Gouvernement intervenue ce lundi, 19 février 2024 dans la soirée, premier du genre en République de Guinée depuis 1958, était inattendue pour le commun des guinéens. Nous nous attendions plutôt à un remaniement où le CNRD aurait demandé au Premier Ministre de déposer la démission de son gouvernement à l’effet pour le Général Président Mamadi Doumbouya de mettre en place une nouvelle équipe; comme il l’avait annoncé dans son adresse à la Nation le 31 décembre 2023.
La forme donnée à la dissolution du Gouvernement GOUMOU ce lundi soir et le style dans lequel le Décret présidentiel et le communiqué du CNRD sont passés sur les ondes de la RTG, ont manqué de la courtoisie et de la reconnaissance administrative, et, ont donné l’impression d’un coup d’État contre un gouvernement défaillant. Ce qui n’en était pas un.
La forme et l’ampleur des annonces sont révélatrices du malaise profond qui avait caractérisé le fonctionnement désagréable du gouvernement, au vu et au su de toute la nation guinéenne à travers des échanges épistolaires mis sur la place publique alors qu’ils devaient s’inscrire dans un cadre administratif et confidentiel.
Fallait il dans ce cas limoger les acteurs principaux de cette mésentente au sommet de l’Etat ou mettre en cause tout le gouvernement qui a géré ce pays les deux dernières années?
Les jours à venir à la suite de cette dissolution et la nomination d’un nouveau Premier ministre suivie de celle des membres du gouvernement vont nous edifier suffisamment sur les perspectives de la transition version CNRD.
Ainsi, pour la poursuite et la finalisation de cette transition dont les guinéens, dans une large majorité, souhaitent être la dernière, deux options s’offrent à présent au Président Général Mamadi Doumbouya:
– Premièrement : la mise en place d’un gouvernement à majorité militaire comme à l’avènement du CMRN en 1984, ce qui n’arrangera aucunement pas la situation des guinéens qui rêvent vivre une situation sociale et politique apaisée et qui ont surtout besoin d’une cohésion nationale pour avoir, en fin de compte, une transition réussie. Cette option ne fera qu’empirer le malaise généralisé dont vit le guinéen actuellement en plus de la grogne des centrales syndicales ouvertement manifestée cette semaine. Une option militaire pure et dure n’augure aucun lendemain meilleur pour notre pays;
– Deuxièmement : la mise en place d’un gouvernement d’union nationale qui aura pour mission de mobiliser les guinéens autour d’un objectif commun d’unification à l’effet de s’attaquer aux problèmes réels de cette transition et de conduire la Guinée vers un ordre constitutionnel consensuel et inclusif.
Cette seconde option passera nécessairement par :
1. Une entente rapide avec les centrales syndicales puisqu’il s’agit de l’actualité ;
2. L’organisation d’un dialogue national incluant toutes les composantes de la nation Guinéenne garant d’un climat de paix sociale et qui permettra de :
– élaborer un chronogramme électoral différent du chronogramme actuel de la transition ;
– avoir un consensus sur les questions sociales, économiques et politiques ;
– donner à la Guinée une période transitoire apaisée ;
3. Le retour au bercail des leaders politiques et sociaux exilés à l’étranger ;
4. Le rétablissement des ondes brouillées des médias privés.
Jacques GBONIMY, Président de l’UPG.