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Nous avons répondu à l’appel du Président du CNT Docteur Dansa Kourouma pour la relecture de l’avant-projet de la Constitution à Kindia les 20 et 21 août 2024. C’était en présence d’un conseiller du Président de la transition, de conseillers nationaux, des autorités administratives de Kindia et des représentants d’une centaine de partis politiques.
Les travaux ont commencé à 11h et la journée du mardi 20 août fut entièrement consacrée à la lecture des 205 articles de l’avant-projet de Constitution suivie d’explications de Dansa Kourouma, Président du CNT. Il a pris le temps de présenter à l’assistance sa lecture de la constitution.
Auparavant, des partis politiques en collaboration avec le CNT et son Président s’étaient réunis en catimini à Coléah dans la soirée du 19 août pour planifier l’atelier de Kindia. Ce qui viole le principe de la transparence, de l’équité et des bonnes pratiques en matière de gouvernance démocratique.
C’est pour dévoyer l’atelier que lesdits partis dirigés par le Dr. Ibrahima Sory Diallo du Regroupement ADC-BOC et Oyé Béavogui du Parti PDG-RDA ont pris le devant dans cette affaire en complicité avec le CNT. Ainsi, ils ont constitué des groupes de travail selon une configuration qui leur est favorable et choisi des rapporteurs qui leurs sont proches. Donc, le matin, à Kindia, ils n’ont fait que mettre en œuvre le programme préétabli à Coléah:
Quand tout le monde a pris place. Dansa a donné la parole immédiatement au Dr. Ibrahima Diallo de ADC-BOC qui a campé l’évènement.
Après lecture des 205 articles de l’avant-projet de Constitution, c’est encore le Dr. Ibrahima Diallo de ADC-BOC qui a présenté le schéma et les groupes de travail. Il nous fait également connaitre les noms des rapporteurs qu’ils ont choisis.
Ainsi, selon notre compréhension, même les articles de l’avant-projet de constitution qui ont fait objet de débat étaient décidés à l’avance par ce groupe de Partis politiques au service de Dansa. D’ailleurs, selon des sources d’information proches du CNT et du Docteur Ibrahima Sory Diallo, c’est ce dernier qui aurait convaincu Dansa de délocaliser l’atelier à Kindia pour selon eux, contenir toute forme de contestation.
C’est pour toutes ces raisons que la distribution des lettres d’invitation, des chambres d’hôtel, la formation des groupes de travail et la restitution étaient toutes gérées EXCLUSIVEMENT en lieu et place du personnel du CNT par Docteur Ibrahima Sory Diallo et Oyé Béavogui.
Dansa Kourouma était donc le Président de séance de l’atelier et Ibrahima Sory Diallo en était le modérateur.
Nous avions publiquement protesté face à cette situation qui constitue une violation des règles et procédures acceptables en matière démocratique.
Nous nous étions également abstenus de participer aux travaux de groupes qui pour nous n’étaient que des faire-valoir.
Cette configuration a permis à Dansa et ses acolytes d’aborder seulement les questions qu’ils voulaient toucher, c’est-à-dire les moins sensibles. Sinon, pourquoi perdre autant de temps à débattre autour des concepts comme ‘’La Guinée’’ et ‘’République de Guinée’’ et que les participants aient seulement 1 minute et 30 secondes pour exprimer leurs principales préoccupations ?
Dansa n’a fait que noyer le poisson dans ses présentations. Il affirme que l’avant-projet de constitution est une chose, le projet de constitution une autre et la constitution elle-même une autre chose. C’est sa déclaration ! Ce qui devrait préparer les Guinéens à une constitution totalement différente que ce que nous avons jusqu’à aujourd’hui.
En somme, la parole a été donnée seulement aux acteurs qui étaient favorables à la vision des choses de Dansa Kourouma et de son groupe parmi les membres du CNT, pour des raisons inavouées.
Après observations et analyses, nous pouvons avouer que l’atelier de Kindia n’a été destiné qu’à faire valoir la version de la Constitution, selon le CNT et son Président.
Parmi les observations du B.A.G, seuls les articles relatifs au Sénat, aux avantages proposés pour les anciens premiers ministres et les 30 ans d’intangibilité de la Constitution ont été abordés. Pour Dansa Kourouma, s’agissant de la création du Sénat et des avantages pour les PM ‘’Il faut laisser ça comme ça’’ fin de citation.
Il affirme qu’il faut trente ans pour élaborer une constitution et prend les exemples du Mali et du Ghana pour étayer ses propos. Selon lui, on ne peut élaborer et évaluer une Constitution en moins de 30 ans ! Donc toutes nos préoccupations ont été battues purement et simplement en brèche par le Président du CNT.
Concernant l’âge minimum et maximum pour être candidat à la présidentielle, il affirme avoir pris note.
En gros, nous pouvons retenir que l’atelier de Kindia a été un échec pour l’Etat de droit, la démocratie, la bonne gouvernance et surtout l’entente nationale qu’une Constitution est censée promouvoir.
Nous voudrons signaler que le Président du CNT a sciemment refusé de donner la parole à toute personne susceptible de remettre les questions fondamentales de l’avant-projet de Constitution en question, y compris le représentant du B.A.G.
Pour le secrétariat administratif du Bloc pour l’Alternance en Guinée (B.A.G)
Boubacar Dieng