Pollution, déforestation, climat : la Guinée tire la sonnette d’alarme

il y a 5 heures 25
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En Guinée, la Journée mondiale de l’environnement, célébrée ce 27 juin 2025, ne s’est pas limitée à une simple commémoration. À l’initiative du ministère de l’Environnement et du Développement durable, les grandes Journées internationales consacrées à la protection de la planète ont été commémorées de façon conjointe, dans une approche intégrée et symboliquement forte. Il s’agit notamment : du 21 mars (Journée internationale des forêts), du 22 mai (Journée internationale de la biodiversité), du 5 juin (Journée mondiale de l’environnement), du 8 juin (Journée mondiale des océans), du 17 juin (Journée mondiale de la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse).

Cette célébration commune traduit une volonté politique affirmée de faire converger les engagements écologiques dans une stratégie cohérente, ancrée dans les réalités nationales et les urgences globales.

Une réponse ferme aux déséquilibres écologiques

Le ministre secrétaire général de la Présidence, Général Amara Camara, a souligné la gravité du contexte : « Le monde entier assiste à une dégradation accélérée des écosystèmes, à une perte sans précédent de la biodiversité (…) En Guinée, nos forêts s’amenuisent, nos eaux se fragilisent, nos sols se dégradent, et nos villes étouffent sous les déchets plastiques ».

Face à ce constat, il défend une réponse systémique autour de trois piliers : une gouvernance écologique inclusive, une stratégie de résilience climatique, et un investissement massif dans la restauration des écosystèmes. Le décret interdisant les plastiques à usage unique s’inscrit dans cette dynamique, qualifié d’« avancée décisive » dans la lutte contre la pollution.

Une année charnière pour l’environnement

Pour la ministre de l’Environnement, Djami Diallo, l’année 2025 marque plusieurs jalons historiques : les 10 ans de l’Accord de Paris, les 20 ans du Protocole de Kyoto, et les 25 ans de célébration de la Journée internationale de la biodiversité. Elle rappelle que cette édition est placée sous le thème « Lutter contre la pollution plastique », enjeu crucial pour les villes, les campagnes, les rivières et les côtes guinéennes.

Elle a détaillé les initiatives en cours : création d’éco-villages, reboisement, aménagement de forêts communautaires, développement d’un mécanisme de tarification carbone, lancement de projets de crédits carbone forestiers, et mise en place d’une Cellule nationale carbone.

L’engagement guinéen a reçu un fort écho auprès des partenaires internationaux. Luc Briard, ambassadeur de France, a salué la signature par la Guinée du Traité de la Haute-Mer à Nice, ainsi que sa participation à l’appel contre les plastiques. Il a aussi mis en avant l’enthousiasme de la jeunesse guinéenne à travers un concours de vidéos de sensibilisation, organisé en partenariat avec Orange Guinée.

Le représentant de la Banque mondiale, Issa Diaw, a évoqué le rôle stratégique du pays comme « château d’eau de l’Afrique », tout en soulignant les risques de perte de biodiversité et de dégradation accélérée. Il a annoncé un soutien accru aux initiatives guinéennes dans les domaines des ressources naturelles, du climat et du développement rural.

Quant au PNUD, son représentant Anthony Ohemeng-Boammah a dressé six priorités à adopter en urgence : la mobilisation de la finance climat, la création d’emplois verts, la protection des écosystèmes, la restauration des terres, la guerre à la pollution plastique et la « verdisation » de toutes les politiques publiques.

Futur durable et leadership environnemental

Le massif du Fouta Djallon, source des grands fleuves ouest-africains, a été au cœur des discussions. Son inscription sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO, soutenue par la CEDEAO et la Primature, est vue comme un pas important vers sa sauvegarde.

Le projet Simandou, quant à lui, est cité en exemple de collaboration entre autorités, partenaires (Rio Tinto, WCS) et communautés, avec des efforts salués en matière de compensation, reboisement et restauration des moyens de subsistance.

La célébration intégrée des Journées internationales de l’environnement 2025 en Guinée n’était pas une simple juxtaposition de dates. C’était un cri d’alerte et un appel à l’action. Un moment pour faire le point, renforcer les engagements et lancer un mouvement durable. Pour le gouvernement, il s’agit désormais de faire de l’environnement un pilier de souveraineté, un socle de cohésion sociale, et un levier de prospérité partagée.

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