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En marge de la Journée de la planification et de la coopération internationale, célébrée ce mercredi 25 juin 2025, le ministre guinéen des Affaires étrangères et des Guinéens établis à l’étranger, Morissanda Kouyaté, a vertement critiqué la logique des aides occidentales à destination des pays africains. Pour lui, une aide véritable ne doit pas être synonyme d’assistanat, mais d’accompagnement vers l’autonomie.
S’appuyant sur une célèbre formule du président Sékou Touré — “Toute aide qui ne nous aide pas à nous passer de l’aide doit être rejetée”— le ministre estime que cette pensée reste plus que jamais d’actualité. Il a également cité le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, qui avait déclaré aux Nations unies en 2023 : « La Guinée n’est ni pro ni anti-Américain, ni pro ni anti-Turc, ni pro ni anti-Français. La Guinée est pro-Guinée et pro-Afrique. »
Selon Morissanda Kouyaté, ces deux déclarations traduisent une même volonté : celle de voir la Guinée prendre son destin en main, à l’abri des influences extérieures. Il a ainsi appelé à une coopération internationale fondée sur le respect et tiré les leçons des dérives du passé. « Dans les années 1980, notre pays a subi le diktat des institutions internationales à travers le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), conçu dans les bureaux climatisés de Washington et imposé sans adaptation à nos réalités. Ce programme a causé des licenciements massifs, l’arrêt de constructions scolaires, et le chômage de nos ressources humaines qualifiées (…) La logique dominante était alors : L’État est le problème, pas la solution », a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie guinéenne a poursuivi en rappelant le lourd tribut payé par la population : « Après 10 à 15 ans de sacrifices, le directeur du FMI de l’époque, une fois en retraite, est venu présenter des excuses, admettant que ces politiques étaient une erreur. Mais le mal était fait. Ces programmes n’ont jamais rapporté plus d’un milliard de dollars, alors même qu’ils exigeaient des concessions énormes. Et lorsque nous présentons nos propres programmes, on nous répond : Si vous n’êtes pas d’accord avec le FMI ou la Banque mondiale, vous n’aurez rien. Puis est venue l’ère de la mondialisation, pensée comme un supermarché global : chacun son rayon. »
Pour le ministre, la mondialisation a assigné à des pays comme la Guinée un rôle restreint. « Nous, on nous a assigné le rayon “bauxite”. On nous a dit de renoncer à l’agriculture ou à la production locale. Le riz ? Achetez-le. Les masques ? La Chine les fera. La pandémie de COVID-19 a brisé cette illusion. Aucun pays ne pouvait fabriquer un simple masque. En Guinée, nous avons commencé à les produire, à Camayenne, avec nos femmes, malgré les interdits implicites de ce “partage de rôles” mondial. Ceux qui avaient délocalisé toute leur production se sont retrouvés sans rien (…) », a-t-il expliqué.
Morissanda Kouyaté a également pointé du doigt un système économique mondial guidé par la recherche du profit au détriment des peuples. Il a réaffirmé la volonté de la Guinée de valoriser ses richesses et de sortir du cycle de dépendance : « La Guinée ne peut pas être le pays qui détient les plus grandes réserves de bauxite, d’or, de fer, de diamants, et continuer à quémander devant la communauté internationale. Ce n’est plus acceptable », a-t-il martelé. « La Guinée n’est l’ennemie de personne. Nous voulons simplement affirmer que nous savons qui nous sommes et ce que nous avons. Sans arrogance, sans hostilité. Avec lucidité. »
Pour illustrer cette volonté de souveraineté, le ministre a présenté le projet Simonu 2040, pensé comme une alternative aux modèles importés. « Ce n’est pas un projet importé dans une valise diplomatique. C’est un programme pensé ici, pour ici. Nous ne sommes plus des acheteurs de projets, mais des vendeurs de projets. Quand un projet est conçu ailleurs sans connaissance du pays, il finit souvent en échec. Et nous en payons le prix. Désormais, nous vendons un programme clair, national, souverain. Travaillons ensemble pour faire de Simandou 2040 le rêve réalisé par le peuple de Guinée. »
Avant de conclure, Morissanda Kouyaté a appelé à une nouvelle posture de coopération fondée sur l’initiative guinéenne : « Nous vendons un programme clair, national, souverain. Travaillons ensemble pour faire de Simonu 2040 le rêve réalisé par le peuple de Guinée. »
L’article Morissanda Kouyaté dénonce “le diktat des institutions internationales” imposé à travers le PAS, “conçu dans les bureaux climatisés de Washington” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.