Gestion de la transition : le PDG-RDA favorable à un gouvernement d’union nationale

il y a 10 mois 145
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Au cours d’une interview accordée à Guinee360.com, le secrétaire général par intérim du PDG RDA a réagi à “l’appel à l’union” des acteurs politiques lancé par le vice-président de l’UFDG, Fodé Oussou Fofana, l’adoption de la loi sur le RAVEC et l’organisation des élections confiée au département de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Au regard de quelques manquements qu’il dit avoir constaté dans la gestion de la transition, cet acteur politique considéré comme proche de la junte au pouvoir, propose au Colonel Mamadi Doumbouya de mettre en place un gouvernement d’union nationale.

Lisez l’interview !

Guinee360 : Quel regard portez-vous sur la conduite de la transition?

Oyé Béavogui : Nous estimons que la Guinée est dans un tournant décisif de son histoire marquée par une troisième transition. Il faut reconnaître que toute transition est éminemment politique, ce qui fait que toutes les forces sociales et politiques doivent jouer leur partition afin d’aider le peuple de Guinée à sortir victorieux de cette transition. C’est vrai que certains acteurs politiques estiment que sans eux le processus du dialogue ne peut pas être mis en vigueur ou ne peut pas évoluer. Ce qui est une erreur monumentale parce que de toute façon la nation guinéenne continue sa marche. Aujourd’hui, nous estimons qu’il faut féliciter tous les acteurs sociopolitique qui ont accepté de prendre part au dialogue afin d’avoir un œil regardant sur l’évolution du dialogue. Nous sommes satisfait de cet engagement et nous encourageons les autres à rejoindre le train qui est en marche parce qu’en réalité la Guinée ne s’arrêtera pas, la transition ne s’arrêtera pas. Les activités de cette transition ne s’arrêteront pas parce que tout simplement un certain nombre d’acteurs pensent qu’ils ont encore la voix au chapitre et que sans leur aumône la Guinée ne peut pas bouger. Nous estimons aujourd’hui que les choses avancent, parce qu’on a suivi récemment l’adoption de la loi sur le RAVEC au CNT, même s’il reste un certain nombre des points qui ne sont pas réglés, notamment la nomination d’un coordinateur qui doit piloter les activités de ce recensement-là.

L’adoption de cette loi divise les acteurs politiques. Certains pensent qu’il est impossible d’avoir un fichier électoral issu de ce recensement et aller aux élections à la date indiquée. Quel est votre avis ?

Aujourd’hui, la question fondamentale pour moi ne se situe pas à un probable glissement du calendrier. Ce qu’il faut souhaiter c’est qu’on est un coordinateur du RAVEC qui puisse mettre en œuvre les recommandations et le programme du RAVEC. Je pense que le RAVEC est une réforme significative non seulement par rapport à une question de sécurité de l’Etat et les citoyens, mais au-delà, nous passons presqu’à l’identification de façon générale de l’ensemble de la population guinéenne. Nous nous disons oui, que c’est bien possible de tirer un fichier électoral du processus d’identification pour qu’après nous puissions effectivement aller à des élections conformément au chronogramme que nous avons adopté avec la CEDEAO. Au-lieu de jeter l’anathème sur ce processus, ces partis politiques ou ces leaders devraient comprendre la nécessité de rejoindre ce processus qui est en cours, pour qu’ensemble nous puissions aider les autorités à rester dans le cadre légal du chronogramme.

Le ministre Mory Condé a déclaré récemment qu’en lieu et place d’une commission électorale indépendante, c’est le MATD qui va organiser les élections. Quelle est la position du PDG sur cette question ?

Je pense que les uns et les autres doivent s’informer sur les résolutions du cadre du dialogue. Pour nous, cette question ne se pose plus d’autant plus qu’elle a été déjà tranchée au niveau du cadre du dialogue. Il est clairement établi que l’organisation des élections est attribuée au MATD pendant cette période de transition. Sauf que cela est assujetti à la mise en place d’un observatoire composé d’acteurs politiques et de la société civile pour avoir un œil beaucoup plus regardant avant, pendant et après le processus. La mise en place de cet observatoire est imminente parce que toutes les informations, toutes les discussions et toutes les orientations pourront être recueillies dans cet observatoire. C’est pourquoi nous disons au MATD de bien vouloir accélérer la mise en place de cet observatoire, pour essayer de nous mettre tous au même niveau d’informations par rapport au processus de l’organisation des élections.

Est-ce que vous estimez aujourd’hui que le Colonel Mamadi Doumbouya a besoin d’un remaniement ministériel ?

Il faut reconnaître qu’un remaniement ministériel s’impose, peut-être même penser à mettre en place un gouvernement d’union nationale. Parce qu’il y a certains départements aujourd’hui, qui créent énormément des doutes du point de vue résultats. Ils ne répondent pas à l’aspiration et à la satisfaction du peuple de Guinée. C’est pourquoi le remaniement doit avoir lieu afin que le président rectifie le tir. Déjà, les mesures qui sont en train d’être prises au niveau de la Primature par rapport à certains départements sont très salutaires, nous osons espérer que cela va permettre de rééquilibrer les choses, pour que le président puisse atteindre ses objectifs conformément aux attentes du peuple de Guinée.

Est-ce que si on vous fait appel vous allez participer à ce gouvernement d’union nationale dont vous faites allusion ?

C’est une question qui va faire l’objet de discussions au bureau politique national du PDG qui va se déterminer. Mais toujours est-il que nous sommes engagés pour une transition réussie, toute notre partition à quelque niveau que ce soit à travers nos cadres pour aider le CNRD à réussir cette transition, on ne s’opposera pas d’un iota.

Récemment le vice-président de l’UFDG a appelé les acteurs à se donner les mains pour interpeller le Colonel sur la gestion de la transition. Que répondez-vous ?

Nous nous avons dit que son appel n’est pas mal en soi, sauf que c’est une déclaration qui est assujettie à leur participation effective au cadre du dialogue. Quand ils viendront dans le cadre du dialogue, ceux qui voudront les suivre les suivront, mais ils ne peuvent pas rester dehors et faire des recommandations aux acteurs politiques qui ont une logique et un sens élevé de responsabilité par rapport à leur démarche pour l’évolution de la nation et essayer d’emballer tout le monde dans la fausseté. Parce que même s’il y a des manquements par rapport à la transition lui (Fodé Oussou Fofana ndlr), il ne peut pas constater cela parce qu’il n’est pas au sein du cadre du dialogue. Donc pour moi son argumentation est basée sur la fausseté. C’est pourquoi je dis, que cela est assujetti à leur participation au cadre du dialogue.

L’autre aspect c’est par rapport à la justice. Quel regard portez-vous sur le fonctionnement de la CRIEF ?

Le fait de créer la CRIEF est l’une des innovations que le CNRD a pu faire. Mettre main sur les délinquants économiques cela aussi est salutaire. Dire aujourd’hui que certains anciens dignitaires ont bénéficié d’une remise en liberté provisoire mais jusqu’à présent ils sont en prison, je pense que cela obéit à une procédure. De ce point de vue, je pense qu’il faut laisser la CRIEF faire son travail et œuvrer afin que la vérité soit établie par rapport à ceux qui sont coupables de détournement et à ceux qui doivent être acquittés. Nous pensons que la CRIEF est dans son rôle, nous savons que les procédures liées aux crimes économiques sont extrêmement difficiles, mais nous les encourageons à faire de cette CRIEF une institution valable, qui ne devient pas une institution de règlement des comptes.

Plus de 10 journalistes ont été interpellés lors d’une manifestation contre la restriction de certains médias en ligne. Quelle appréciation faites-vous de la liberté de la presse sous CNRD ?

Premier aspect nous nous sommes dans le cadre du dialogue où nous avons voté un moratoire interdisant toutes les manifestations sur la voie publique. Deuxième aspect, nous sommes solidaires envers la presse guinéenne, parce que ce sont nos amis de tous les jours. Nous pensons que quand il y a un différend qui se pose, nous avons une et mille manières de procéder pour trouver solution sans pour autant recourir à la force. C’est pourquoi nous avons appelé au sens de responsabilité des autorités pour comprendre que la presse guinéenne qui n’est que dans son devoir de pouvoir aider à sa façon la transition. Mais de l’autre côté, je pense qu’il faut se féliciter parce que nous savons combien de fois des journalistes ont été embastillés pendant le régime d’Alpha Condé. Quand on fait une étude comparative, il faut féliciter le CNRD par rapport au respect qu’il a accordé à la presse guinéenne. Je pense qu’avec le dialogue, l’entente et le respect mutuel, la presse et le CNRD finiront par se comprendre. Parce que chacun à sa façon veut jouer sa partition à l’édification de notre nation.

L’article Gestion de la transition : le PDG-RDA favorable à un gouvernement d’union nationale est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.

Lire l'article en entier