Gaoual : « la destruction de l’environnement est très préoccupante », alerte le Chef section eaux et forêts

il y a 8 mois 148
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Pour atténuer les effets du changement climatique dans le pays, le gouvernement guinéen initie chaque année des campagnes de reboisement. Cette année, le gouvernement a misé sur le reboisement de 1000 hectares à travers le pays. Le département de l’Environnement et du développement durable, a associé à cette tâche 261 ONG à travers le pays et c’est la Cheffe du département, Hadja Safiatou Diallo, qui a procédé au lancement de la campagne, le 29 juillet 2023, à Dubréka.

A Gaoual, une localité située à près de 500 km au Nord de la capitale, cette campagne a été pilotée par le Chef de section Eaux et forêts, le Lieutenant Mohamed Camara. Un journaliste de Guineematin.com est allé à sa rencontre, le vendredi 18 août 2023, pour faire l’état des lieux.

D’entrée, cet officier conservateur de la nature ne cache pas amertume par rapport à la dégradation avancée de l’environnement dans cette préfecture agropastorale.

« La situation de l’environnement à Gaoual est très préoccupante. La destruction de l’environnement dans cette préfecture est très alarmante. Les cours d’eau, la brousse, la faune, les humains, tout le monde est affecté par cette dure réalité. Et les conséquences sont incalculables. Même à ce mois d’août, il fait chaud. Les pluies se font rares. Et sûrement le secteur agricole sera affecté… Au-delà de la coupe abusive du bois qui existait à Gaoual, il y a eu l’exploitation artisanale de l’or qui est venu aggraver la situation environnementale à Gaoual. A cause de l’orpaillage, tout Gaoual est en train de subir les effets destructifs de l’environnement », a alerté le Lieutenant Mohamed Camara.

Pour autant, lui et équipe ne sont pas assis. Ils sont sur tous les fronts de lutte pour la protection de l’environnement.

« Nous sensibilisons et nous accompagnons toutes les initiatives de protection de l’environnement. Nous sommes présents sur tous les sites d’orpaillages depuis qu’on a reçu du département une note circulaire interdisant l’utilisation des machines à concassage, les produits chimiques dangereux comme les cyanures et le mercure. Le Directeur préfectoral de l’environnement a procédé à des missions de sensibilisation, la lettre circulaire a été multipliée et rendue disponible auprès des autorités municipales et locales. Mais laissez-vous dire, parfois, des récalcitrants se font menaçants, amenant notre service à procéder à des interpellations. Puisque le plus grand fleuve de Gaoual, le Koliba, formé du Komba et de Tominé, a été sérieusement pollué l’année passée. Et ce fleuve est transfrontalier. Il quitte la Guinée pour aller se jeter à la mer du côté de la Guinée Bissau. Donc, pour éviter des incidents diplomatiques avec ce pays frontalier, notre service après avoir obtenu les autorisations préalables, a procédé à des interpellations. Les présumés auteurs de cette violation de l’environnement ont été conduits devant le juge pour répondre de leurs actes. Dans le lot, il y avait essentiellement que des tombolomas (percepteurs de taxes auprès des orpailleurs) qui disaient exploiter l’or en relation avec des responsables communaux. Et depuis, il y a plus de trois, la situation s’est calmée », a fait l’officier conservateur de la nature qui a rappelé que l’exploitation artisanale de l’or était déjà interdite.

Mohamed Camara note également que la protection de l’environnement ne se limite pas seulement à la forêt. Il y a la faune. C’est tout cet écosystème qui est concerné.

« Partant de cela, nous avons même arrêté des braconniers et conduit en justice pour avoir abattu des singes. Ces animaux font partie des espèces protégées dans notre pays. Ils continuent de purger leur peine en prison », a dit Lt Camara qui tenait à ces informations avant de parler de la campagne de reboisement de cette année.

« Gaoual est une préfecture du Nord de la Guinée. Donc non loin des pays désertiques. Chaque année, le désert avance de 5 km à l’intérieur de la Guinée. C’est pourquoi le reboisement doit être accentué partout à travers le pays… Sur instruction de madame la ministre de l’Environnement et du développement durable, la Section Eaux et forêts s’est mise à la tâche avant même le lancement officiel de la campagne. Nous avons planté, le mardi 25 juillet, 5 600 plants composés de Mélina, de thèques et de lingués sur le site de Kountama dans le quartier Sinthiourou de la commune urbaine de Gaoual. Ensuite, il y a l’ONG Pottal Diaspo de Koumbia, sur fonds propre, a planté 1000 pieds composés d’espèces locales, le samedi 29 juillet, à Koumbia II, de la CR de Koumbia. Des partenaires terrain, à savoir la filière bois, a reboisé près 1,5 ha, soit 1500 plants composés de Mélinas, de thèques et caïcedra. Tous ces plants sont issus de notre pépinière. Et cette année, nous avons fait la promotion des espèces locales pour éviter leur disparition. En plus, vous avez l’Association pour la protection de l’environnement et la promotion du tourisme (APEPTG) qui, depuis sa création est présente sur le terrain, elle reboise et sensibilise les populations sur la nécessité de protéger l’environnement. Cette année, cette ONG a bénéficié de la confiance du département pour reboiser 6 ha. Mais elle a plus. Elle a planté 8 000 plants de Mélinas et des thèques qui sont des espèces exotiques sur les sites de Lopotia et Korsé (deux têtes de source d’eau), à Hakkoudé Thiandhi et à Para Laaré dans le district de Dara Bowé, dans la Commune rurale de Koumbia, sur une superficie de plus de 7,5 ha. En termes de superficie, si on totalise le tout, nous sommes à près 19,5 ha reboisés pour la campagne de cette année à Gaoual. Mais j’avoue qu’elle n’est pas totalement clôturée et ce chiffre pourrait évoluer », a fait savoir le Chef section Eaux et forêts de Gaoual qui reste très ambitieux.

Pour l’année à venir, le jeune officier conservateur promet de faire plus et appelle à la conjugaison d’efforts avec les populations et les ressortissants à tous les niveaux, les décideurs et les élus locaux pour lutter contre la dégradation accélérée de l’environnement dans cette préfecture du Nord du pays.

Lieutenant Mohamed Camara, chef de section Eaux et forêts de Gaoual

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

L’article Gaoual : « la destruction de l’environnement est très préoccupante », alerte le Chef section eaux et forêts est apparu en premier sur Guineematin.com.

Lire l'article en entier