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En mission de sensibilisation dans le village de Kassieta, le sous-préfet de Gama Bèrèma, Pierre Béreté, et son chauffeur ont été violemment pris à partie par une foule, le 15 octobre, aux environs de 19h45. Un incident grave qui aurait pu virer au drame.
Les faits se sont produits à quelques kilomètres de l’entrée du village, alors que le sous-préfet et son chauffeur rentraient d’une mission de sensibilisation auprès des populations locales. Sur la route, ils ont aperçu cinq motos transportant des sacs suspectés de contenir de la viande de bœuf. Soupçonnant une activité illicite, ils ont arrêté leur véhicule pour interpeller les motards.
Selon le témoignage du sous-préfet, « les conducteurs des motos, alertés par la présence d’agents des forces de défense et de sécurité, ont aussitôt abandonné leurs engins et pris la fuite dans la brousse. L’un d’eux s’est blessé au pied dans sa précipitation. Mon chauffeur, voulant lui porter secours, a alors entendu un coup de feu provenant d’une arme laissée sur place », a-t-il expliqué.
Toujours selon M. Béreté, ‘’les sacs de viande ont été récupérés et placés à l’arrière du pick-up de service’’. Il a rappelé le caractère illégal du transport de viande sans autorisation sur un axe disposant d’un poste de contrôle, précisant qu’il n’était pas armé et qu’en tant qu’ancien gendarme, il n’aurait de toute façon pas utilisé un fusil de chasse de calibre 12.
Quelques instants plus tard, une dizaine d’individus, apparemment les motards accompagnés d’autres villageois, ont surgi de la brousse et agressé le sous-préfet et son chauffeur. Pris de court, ces derniers n’ont pas eu le temps de s’expliquer et ont été roués de coups sous les yeux de plusieurs habitants.
La situation aurait pu tourner au lynchage sans l’intervention de plusieurs femmes du village qui, reconnaissant le sous-préfet, se sont interposées pour le protéger. Elles ont formé un cercle autour de lui, permettant d’éviter le pire.
Malgré cela, les agresseurs ont tenté d’incendier le véhicule de service et ont braqué une arme sur le chauffeur. Le sous-préfet a finalement été exfiltré par les femmes vers un barrage local avant d’être mis en sécurité dans un bâtiment du village.
Le président du district, présent sur les lieux, a reconnu que sa population avait réagi de manière excessive, rappelant que le sous-préfet était venu pour défendre leurs intérêts et non pour les accuser.
Les deux hommes ont ensuite été évacués à bord d’une ambulance. Le sous-préfet souffre de blessures consécutives à l’agression, tandis qu’un jeune impliqué dans la scène de panique se plaint toujours de douleurs au bas-ventre. Leurs effets personnels ont été emportés pendant l’altercation.
Pour l’heure, aucune arrestation n’a été signalée. Une enquête serait envisagée afin d’identifier les auteurs de l’agression et de situer les responsabilités.
Cet incident relance le débat sur la sécurité des représentants de l’État dans les zones rurales et met en lumière les tensions persistantes entre certaines communautés locales et les éleveurs, souvent accusés – à tort ou à raison – d’activités illicites ou de représailles incontrôlées.