Fonctionnaires refusant de rejoindre leurs postes: « ces agents seront radiés du fichier de la fonction publique » (Bourouno)

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La sous-préfecture de Baro (Kouroussa) a constitué la deuxième étape de la mission de contrôle physique des agents de l’État dans leurs services respectifs, amorcée par le ministre du travail et de la fonction publique. La démarche vise à assainir le fichier de la fonction publique, en le débarrassant d’agents fictifs, décédés, en situation d’absence irrégulière et démissionnaires.

En conférant avec les autorités locales administratives, les agents de santé et de l’éducation, mobilisés à cet effet, Faya François Bourouno a insisté sur la nécessité de moderniser l’administration publique. Il a aussi évoqué la croisade à mener contre des fonctionnaires qui reçoivent leur salaire alors qu’ils brillent par leur absence dans leurs lieux de mutation, ce, conformément aux textes qui gouvernent la carrière.

« Nous avons une fonction publique de carrière, mais nous avons des textes de lois qui encadrent aussi cette carrière. Ces textes de lois sont clairs: Les agents sont considérés comme fonctionnaires actifs quand ils vont au travail. Un agent qui ne va pas au travail peut être radié du fichier de la fonction publique. Cette mission va permettre de contrôler quels sont les agents qui sont effectivement à leurs postes dans les centres de santé, dans les écoles, à travers le pays », a-t-il entamé.

Lors de cette étape, le ministre Bourouno a déploré, le déficit d’agents, par endroit, à l’intérieur du pays alors qu’une pléthore est inscrite dans le fichier de la fonction publique.

« Les centres sont très mal desservis, les écoles sont très mal desservies. Pendant ce temps, nous avons une pléthore dans le fichier, y compris le fichier biométrique d’agents qui sont payés chaque mois par l’État », a regretté le ministre.

A travers cette approche pratique, qui repose sur des données réelles partagées avec tous les acteurs concernés notamment les responsables de service, le ministre Bourouno est convaincu qu’on parviendra à corriger toutes les anomalies dans le fichier.

« Et nous allons faire le croisement avec les données administratives pour exfiltrer du fichier les agents qui sont affectés dans ces centres et qui ne rejoignent pas leurs postes. Ils sont considérés comme démissionnaires de la fonction publique. Et dès après la mission, ces agents seront radiés du fichier de la fonction publique. Cela va permettre au gouvernement d’assainir le fichier et d’ouvrir l’opportunité de servir l’administration publique à ceux qui ont la volonté et qui ont les compétences de servir et disposer également à rejoindre ces centres de santé et ces écoles à travers le pays », a-t-il ajouté.

Appel à l’endroit des responsables des différentes structures ? 

Le ministre Bourouno a mis l’occasion a profit pour inviter les responsables de structures à jouer pleinement leur rôle et leur mission de responsables de service.

« Un responsable de service a la responsabilité de veiller au bon fonctionnement des différents services. Et la régularité des agents à leur poste fait partie des critères de bon fonctionnement d’une administration publique. Et la santé et l’éducation, sont des administrations les plus sensibles aujourd’hui pour notre développement économique. C’est pour cela que la mission s’est focalisée sur ces deux secteurs (…) Les autres secteurs seront aussi touchés dans les prochaines phases.  Mais on a commencé par ces deux secteurs vitaux de la vie de notre nation.Donc les responsables, nous les appelons à la responsabilité et au plein exercice des missions qui leur sont confiées. Et nous invitons vraiment leur collaboration avec le ministère. C’est un travail qui ne peut pas réussir avec l’usage simple de la technologie. Les gens pensent qu’on peut utiliser des mécanismes de pointage automatique pour régler ce problème. Cela ne peut pas marcher. Vous allez mettre ici le pointage. Un agent de santé peut venir à 8 heures, il pointe, après il se faufile, il s’en va travailler ailleurs. Le soir encore il vient, il pointe », a-t-il signalé, avant d’en à appeler à la collaboration des autorités administratives au niveau de la préfecture, de la sous-préfecture et des autorités régionales.

L’engagement du ministre parti d’un constat

Cette détermination du chef du département du travail et de la fonction publique est partie d’un constat : la mauvaise foi de certains agents qui bien que mutés en zones rurales refusent de prendre fonction pendant qu’ils perçoivent leurs salaires à la fin de chaque mois.

« On est parti d’un constat, que les gens ne trichent pas à Conakry, parce qu’ils savent que l’administration centrale est là, les ministres sont là, tous les mécanismes de contrôle sont là. Il y a des gens qui profitent, ils demandent même des mutations en zone rurale, parce qu’ils savent là-bas, ils peuvent tricher. Donc en demandant d’être muté à Baro, il sait qu’il va venir prendre fonction, après il retourne à Conakry. Pour lui, on ne le voit pas. Donc cette fois-ci, c’est d’allier vraiment la volonté à la réalité pratique. Nous avons décidé de venir vers les réalités les plus factuelles », a-t-il lancé.

Enfin, Faya François Bourouno a signalé que sa présence sur le terrain traduit la volonté du gouvernement d’assainir réellement le fichier de la fonction publique, pour garantir la moralisation de la gestion publique et restaurer la discipline dans la gestion administrative en Guinée.

Alhassane Fofana 

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