Fadjimba Keïta (SG Syndicat SMD): « Si rien n’est fait d’ici le 19 novembre, la grève est inévitable »

il y a 3 heures 21
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Les travailleurs de la Société Minière de Dinguiraye (SMD) pourraient déclencher une grève à partir du 20 novembre prochain. Le préavis a déjà été déposé sur la table de la direction générale de la société depuis le 4 novembre dernier. Selon le syndicat, l’administration en charge du travail a également été mise en copie à tous les niveaux : de la préfecture de Siguiri jusqu’au niveau national, en passant par la région administrative de Kankan.

Cependant, jusqu’à présent, aucune initiative n’a encore été prise pour éviter la grève. L’information a été confirmée dans la matinée de ce mardi 11 novembre 2025 par le secrétaire général de la délégation syndicale de la SMD.

« Il n’y a pas encore de début de négociation. Ici, la SMD fonctionne comme une société à part entière, presque comme une République dans la République. Le directeur général n’est pas sur le terrain, le directeur des ressources humaines non plus. Ce sont plutôt des conseillers juridiques qui se permettent d’agir à la place de la direction. Ce sont eux qui font du ping-pong. Ce n’est qu’hier que le contrôleur du travail a appelé pour dire qu’il a pris connaissance du document et qu’il a informé la direction de l’importance d’engager une négociation interne. Nous avons dit d’accord, mais la direction n’a toujours pas convoqué de réunion de négociation », a indiqué Fadjimba Keïta.

Dans son préavis de grève, le syndicat a donné à la direction de la SMD un délai de dix (10) jours ouvrables à compter du 5 novembre dernier.

« Les dix jours ouvrables courent jusqu’au 20 novembre, parce qu’aujourd’hui est un jour férié, donc non comptabilisé. Si rien n’est fait d’ici le 19 novembre, la grève sera inévitable. Il ne faut pas se leurrer là-dessus », a insisté M. Keïta.

Selon la délégation syndicale, cette volonté d’aller en grève découle d’une série de dénonciations et d’interpellations restées sans suite, adressées tant à la direction générale de la SMD qu’aux autorités administratives et ministérielles compétentes. Le syndicat accuse la direction de ne pas respecter les protocoles d’accords signés, ainsi que les textes relatifs à la réglementation de la main-d’œuvre étrangère.

Les principaux points de revendication portent sur :

Le non-respect de plusieurs engagements contenus dans les accords précédents, notamment l’adduction d’eau potable, la fourniture de véhicules de service pour la clinique et la délégation syndicale, la régularisation des emplois cachés, l’acquisition de bus pour les travailleurs, ainsi que la construction d’infrastructures sportives et sociales ;

La réintégration de Souleymane Tounkara, délégué syndical licencié en dépit, selon le syndicat, des décisions de l’Inspection générale du Travail et du Tribunal de première instance de Siguiri ;

La restitution des acquis syndicaux confisqués, tels que les rebuts métalliques, dont l’usage serait désormais détourné à des fins autres que l’intérêt collectif des travailleurs ;

La mise en œuvre du nouveau cadran catégoriel et de la nouvelle grille salariale, conformément à la Convention collective des Mines et Carrières de Guinée du 14 février 2025.

Toutefois, la délégation syndicale de la SMD se dit ouverte au dialogue pour parvenir à une issue heureuse à cette crise. Fadjimba Keïta, son secrétaire général, invite la direction générale de la société à prendre ses responsabilités.

« L’appel que je lance à la direction générale, c’est de prendre ses responsabilités en examinant nos points de revendication avec discernement et esprit managérial. Qu’elle vienne s’asseoir à la table de négociation pour discuter avec la délégation syndicale. Nous privilégions le dialogue et restons toujours disposés à échanger avec la direction générale, notamment ses responsables. Mais pas avec ceux à qui l’on dicte des consignes. Ils viennent s’asseoir, puis disent : “attendez-moi, je vais aller me référer” », a précisé le syndicaliste.

Sékou Diatéya

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