Évaluation des partis politiques : régulation ou stratagème pour museler ?

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Dans l’objectif d’assainir l’espace politique guinéen, le Ministère de l’Administration du Territoire, à travers la Direction des Affaires Politiques, a mené une évaluation des partis politiques. Ce processus, qui s’est déroulé du 17 juin au 30 septembre 2024 dans les sièges nationaux à travers tout le territoire, vise à encadrer et réguler les activités des formations politiques.

Le rapport d’évaluation, publié le lundi 28 octobre 2024, recense 211 partis politiques, dont 53 ont été dissous, 54 suspendus pour trois mois, 67 placés sous observation et 37 non évalués. Cette publication intervient à seulement deux mois de l’échéance du chronogramme de transition signé entre la Guinée et la CEDEAO.

Face aux exigences de mise en conformité imposées par le Ministère de l’Administration du Territoire, les partis politiques risquent d’être davantage absorbés par des démarches administratives, au détriment de leur mobilisation pour l’organisation des élections et le retour à l’ordre constitutionnel.

Bien que cette évaluation ait révélé divers manquements dans le fonctionnement des formations politiques, certains observateurs craignent que cette démarche ne vise en réalité à détourner l’attention publique et celle des acteurs politiques pour préparer un éventuel report du calendrier électoral.

En publiant ces résultats à ce moment, les autorités prennent une longueur d’avance sur les partis politiques qui, bien que réclamant le respect des engagements du CNRD, se trouvent eux-mêmes non conformes aux exigences de fonctionnement.

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