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La Guinée se trouve au cœur des chaînes d’approvisionnement mondiales en minerais. Bauxite, fer et autres ressources alimentent des industries stratégiques des batteries pour véhicules électriques en Europe à l’acier en Asie. Autrement dit, nos choix nationaux dépassent nos frontières : ils influencent nos voisins, nos partenaires et la crédibilité de toute une filière mondiale.
C’est dans cet esprit de responsabilité partagée que le dernier Examen Périodique Universel (EPU), conduit sous l’égide du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, a formulé des recommandations substantielles à l’adresse de la Guinée. Loin d’être un instrument de contrainte, l’EPU est une plateforme de dialogue et d’amélioration continue. Il permet de faire un bilan, de corriger le cap et d’avancer plus fort. Comme l’a rappelé le ministre de la Justice, Yaya Kaba, au sujet de la situation des droits humains dans notre pays: la dynamique pour mettre fin à ces réalités insupportables est lancée et ce de façon irréversible >>.
Ces recommandations s’inscrivent largement dans la continuité des engagements déjà pris par notre pays: code minier, législation environnementale, adhésion à l’ITIE. Le gouvernement a la latitude de les accepter, de les noter ou de les rejeter. Nous plaidons pour leur acceptation et pour l’élaboration d’un plan d’action participatif, associant l’ensemble des parties prenantes, y compris la société civile, afin d’assurer une mise en œuvre crédible et mesurable.
Sur les 257 recommandations, 15 portent directement sur les enjeux miniers et environnementaux, et convergent autour de trois axes prioritaires :
1. Gouvernance et cadre réglementaire. La France appelle à une stratégie interministérielle pour réduire les impacts environnementaux et humains; l’Allemagne encourage des plans de réhabilitation concertés avec les communautés; le Japon insiste sur le respect des standards internationaux pour le projet Simandou.
2. Droits des communautés et participation. Le Mexique met en avant le consentement libre, préalable et éclairé des communautés affectées; la Gambie et le Saint-Siège soulignent la prévention des déplacements forcés et des abus, ainsi que la protection effective des droits humains dans les zones minières.
1. Environnement, climat et équité sociale. Panama, le Maroc, l’Inde, le Népal et le Venezuela appellent à intégrer les enjeux climatiques, à garantir un environnement sain, et à prêter une attention particulière aux enfants, aux femmes et aux populations vulnérables.
Pris ensemble, ces leviers complètent les réformes en cours et réduisent les risques sociaux, environnementaux et économiques liés à l’extraction. Ils ne dictent pas un modèle extérieur: ils renforcent notre souveraineté par la qualité de notre gouvernance.
Au plan économique, la transparence et la redevabilité enverraient un signal clair aux investisseurs: la Guinée fait le choix d’une croissance durable, prévisible et inclusive, à l’heure où les chaînes d’approvisionnement mondiales exigent des garanties robustes. Au plan social, l’implication des communautés atténuera les tensions, diminuera les perturbations opérationnelles et renforcera la confiance dans les institutions. Au plan environnemental, des garanties solides et un investissement social ciblé assureront que la richesse minière bénéficie équitablement à tous.
L’exploitation minière est essentielle à l’avenir du pays, mais sa réussite ne se mesurera pas seulement aux tonnes extraites. Elle se jugera à la manière dont nous ancrons la dignité humaine, la justice sociale et la durabilité au cœur des décisions publiques et privées. L’EPU nous offre l’occasion de montrer que la Guinée n’est pas seulement un fournisseur de minerais: elle peut devenir une référence de gestion responsable et souveraine.
Reconnaître nos défis n’ajoute pas à l’injustice; c’est la condition de leur dépassement. Transformons vite ces recommandations en actions concrètes. Nous en avons la capacité, l’intérêt national et la responsabilité – envers les Guinéennes et les Guinéens d’aujourd’hui, et envers les générations à venir.
Tribune rédigée par : ACTION MINES Guinée et Center for Transnational Environmental Accountability (CTEA)
À propos des organisations
ACTION MINES Guinée est une organisation de la société civile guinéenne spécialisée dans la gouvernance minière, la protection de l’environnement et la défense des droits des communautés affectées par les projets extractifs en Guinée.
Center for Transnational Environmental Accountability (CTEA) est une organisation internationale qui œuvre pour la transparence, la justice environnementale et la responsabilisation des acteurs publics et privés dans la gestion des ressources naturelles.
L’article EPU et Gouvernance minière : une opportunité pour la Guinée d’allier droits humains, environnement et prospérité partagée est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.