Entrepreneuriat inclusif : Fatoumata et Aminata, la lumière au bout des doigts

il y a 3 heures 14
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Elles ne voient pas le monde, mais elles le façonnent de leurs mains. Fatoumata Keita et Aminata Kaba, deux jeunes femmes malvoyantes, incarnent la force et la résilience d’une jeunesse décidée à tracer son propre chemin, malgré les obstacles. À travers leur engagement dans l’entrepreneuriat, elles prouvent que le handicap n’est pas une barrière, mais un moteur d’inspiration.

Fatoumata, la passion née d’un porte-clés

« Je suis Keita Malou Fatoumata, jeune femme non-voyante », se présente-t-elle d’une voix calme mais assurée. Son parcours débute par une simple curiosité : un porte-clés en forme de cœur, tenu entre les doigts d’une camarade de classe. « Je l’ai trouvé si beau que j’ai voulu apprendre à le faire moi-même », raconte-t-elle.

Ce geste anodin sera le point de départ d’une aventure humaine et professionnelle. Grâce à l’appui du programme PERLE, Fatoumata rencontre Madame Nantenin Keita, une formatrice dévouée qui deviendra bien plus qu’une enseignante : un modèle de persévérance.

« Au début, j’étais découragée. Rien n’était facile. Mais elle ne m’a jamais laissée tomber », confie Fatoumata. Encouragée par les mots de sa formatrice — “le handicap n’est pas une fin, il faut se battre” —, la jeune femme apprend à transformer sa différence en force.

Après deux mois de formation, elle a non seulement acquis un savoir-faire artisanal, mais aussi une nouvelle vision de la vie : « J’ai compris que, même sans la vue, je peux créer, produire et me rendre utile. »

Aînée d’une fratrie de quatre enfants, dont deux sont atteintes de déficience visuelle, Fatoumata rêve aujourd’hui de créer son propre atelier. Son ambition : former d’autres personnes non-voyantes afin qu’elles aussi puissent accéder à l’autonomie. « Mes parents se battent pour moi. Un jour, c’est moi qui me battrai pour eux. »

Son appel aux autorités est clair : « Aidez-nous à avoir accès à des formations, des emplois et des financements. Donnez-nous les moyens d’exister autrement que par la dépendance. »

Aminata, la savonnière qui refuse la fatalité

Tout comme Fatoumata, Aminata Kaba a choisi de se battre. Pour elle, l’entrepreneuriat est un acte de dignité. « Je ne veux pas mendier. Je veux vivre de mon travail, être autonome et ne pas être un fardeau pour mon futur mari », affirme-t-elle avec conviction.Sa voie, elle l’a trouvée dans la saponification artisanale. Une discipline exigeante, qu’elle a apprise grâce à une formatrice patiente et passionnée. « Au début, je ne comprenais pas bien les techniques, mais elle a pris tout son temps pour m’expliquer. Aujourd’hui, Dieu merci, je me débrouille seule. »
Son souhait est simple : continuer à se perfectionner, développer sa petite activité, et un jour, à son tour, transmettre son savoir à d’autres femmes handicapées.

Deux voix, un même combat

Fatoumata et Aminata ne demandent pas la pitié, mais la possibilité d’agir. Leur courage interpelle : dans un pays où le handicap est souvent synonyme d’exclusion, ces deux jeunes femmes prouvent que l’autonomie est possible, à condition d’avoir les bons soutiens.

Elles incarnent une leçon de vie et d’espérance : celle d’une génération qui, malgré la cécité, voit plus loin que les obstacles.

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