Entrepreneuriat à Conakry : « la saponification regorge d’assez d’avantages dont les revenus sont inestimables »

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Dans le souci d’être indépendants financièrement, des jeunes boudent peu-à-peu le salariat pour se tourner vers l’entrepreneuriat. C’est notamment le cas chez Amadou Baïlo Diallo, fondateur et gérant principal de l’entreprise Tchellal+, qui fait de la saponification. Rencontré par un reporter de Guineematin.com hier, mercredi 30 Août 2023, à la Cité Enco5, dans la commune de Ratoma, a expliqué les motifs qui l’ont poussé à se lancer dans l’entreprenariat. Il est également revenu sur les avantages et les difficultés qu’il rencontre dans son domaine.

Amadou Baïlo Diallo, fondateur et gérant principal de l’entreprise Tchellal+, est entrepreneur depuis 2022. Au micro de notre reporter, il a expliqué les raisons qui l’ont poussé à se lancer dans ce secteur. « Nous n’évoluons pas seulement dans le domaine de la saponification. Nous évoluons dans le domaine de la pâtisserie, de la restauration, de la formation en entreprenariat, en développement personnel… Maintenant, nous nous sommes spécialisés dans le domaine de la saponification. Nous avons pris ça comme spécialité parce que, en parlant du savon, le savon que nous faisons ou les procédés que nous utilisons pour fabriquer le savon, c’est une méthode non très connue, parce que nous utilisons le procédé froid. Du coup, le savon que nous faisons, nous n’utilisons aucune source de chaleur. C’est une méthode qui est beaucoup plus connue dans les pays voisins (Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal). Mais en Guinée ici, ce n’est pas encore connu. En dehors de tout cela, sur le marché, il y a aussi un problème de pénurie de savon très souvent. Parce que les consommateurs sont plus nombreux que les producteurs. En dehors de cela, nous pouvons dire que les 95% des savons consommés en Guinée viennent de l’étranger et la quasi-totalité de ces produits ont des effets secondaires sur les consommateurs. Surtout sur ceux qui optent pour la dépigmentation, sans savoir que ce savon est fabriqué à base de quoi. Du coup, j’ai vu le problème-là, et j’ai dit pourquoi ne pas me lancer dans ce domaine et essayer de contribuer dans ce secteur », a-t-il expliqué.

Amadou Baïlo Diallo, fondateur et gérant principal de l’entreprise Tchellal+ dans la saponification

 

Par ailleurs, Amadou Baïlo Diallo a énuméré les avantages et les inconvénients de la saponification. « C’est un domaine qui regorge d’assez d’avantages, dont les revenus sont inestimables parce que c’est un domaine qui n’est pas assez connu. Les premiers qui vont se lancer ou qui se sont lancés vont beaucoup en profiter sur le plan économique, car c’est un domaine rémunérateur, qui ne demande pas assez d’énergie, de fonds et qui n’empêche pas à l’intéressé de cumuler cette activité à une autre activité. Maintenant, le côté inconvénient, nous pouvons le créer en ne respectant pas les consignes de sécurité données lors des formations. Il s’agit de respecter l’équipement de protection individuelle, il faut avoir un lieu spécifiquement fait pour la fabrication du savon, porter une blouse, porter des gants, porter un masque à gaz et des lunettes de protection afin d’éviter que le corps soit en contact avec les produits chimiques (la soude caustique) ou d’inhaler le gaz de la soude caustique qui s’évapore lors de la fabrication des savons, parce que ce n’est pas du tout bon pour la santé, car ça engendre certaines maladies. Il faut éviter de manger ou de boire dans les labos de fabrication. Et aussi travailler à proximité d’une source d’eau. Si toutefois l’intéressé parvient à respecter ces consignes, il n’y aura pas d’inconvénient » a-t-il fait savoir.

Plus loin, Amadou Baïlo Diallo indique que le domaine de l’entreprenariat ne s’exerce pas sans difficultés. « La première des difficultés que j’ai rencontré quand je me suis lancé dans le domaine, c’était comment m’approvisionner d’une grande quantité de matières premières. La 2ème difficulté, c’était comment intégrer le marché, convaincre le Guinéen à consommer local, c’est tout à fait le problème, le manque de soutien de nos proches ou de nos familles parfois… »

Parlant des matières qui entrent dans la fabrication du savon, notre interlocuteur a dit que la Guinée regorge de la quasi-totalité des matières premières. « Je vais vous faire savoir d’abord que la Guinée regorge de la quasi-totalité des matières premières tels que la soude caustique, les corps gras tels que les huiles, les conservateurs, les parfums, les couleurs que nous utilisons dans la fabrication la saponification. Nous avons cette potentialité d’obtenir ces matières premières chez nous ici, afin d’obtenir un produit fini et commercialisable. C’est un domaine qui ne demande pas assez d’efforts. Nous faisons divers types de savons ici : du savon de toilette, de ménage, des détergents, du shampoing éclaircissant, du shampooing pour les cheveux, de l’huile pour les cheveux et autres. (…) Nous faisons jusqu’à dix (10) recettes et une seule recette peut suffire à une personne de faire bouger son business… ».

Enfin, le fondateur et gérant principal de l’entreprise Tchellal+ demande aux jeunes de s’activer à faire un métier ou quelque chose qui leur sera bénéfique. « C’est de dire aux jeunes de ne pas rester comme ça sans faire quelque chose, car il n’y a pas mal de choses à faire en Guinée. Il faut aussi oser entreprendre », a-t-il conseillé.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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