Elhadj Mamadou Sylla aux journalistes des médias fermés : “je dirais à 90% que Foniké et Billo ne sont plus en vie”

Dans la soirée donc ces hommes de médias se sont rendus au domicile du richissime homme d’affaires Elhadj Mamadou Sylla, frère aîné de Foniké Menguè, coordinateur national du FNDC (structure dissoute par le CNRD).

Ils motivent cette décision par le fait que ces derniers avaient dans le lot de leurs revendications contre la junte au pouvoir la liberté de la presse et la restitution des agréments desdits médias (Hadafo Médias, Djoma Média et Fréquence Infos Médias).

Visiblement inquiet de la situation de son frère, Elhadj Mamadou Sylla, n’a pas caché son amertume.

« C’est Dieu qui décide, tout ce que Dieu fait, c’est ce qui est bon. Tout ce qu’on peut faire, c’est d’accepter. Notre souci aujourd’hui, c’est d’entendre qu’ils sont en vie. Même si on dit qu’ils sont condamnés à 100 ans ou plus d’emprisonnement, mais c’est de savoir s’ils vivent. Quand le Procureur dit qu’il ne sait pas où ils se trouvent, mais il le sait, il ne veut pas dire la vérité. Le camp militaire n’est pas approprié pour envoyer un citoyen pour le corriger. C’est la première fois qu’on voit cela. Certainement, les Kassory et autres sont contents parce qu’au moins, leurs familles ont la possibilité de leur rendre visite, de savoir où ils sont et tout. Même s’ils passent deux ou trois ans en prison.On demande à tout le monde de prier, au moins pour nous permettre de savoir où ils sont. Et puis, s’ils les ont tués, qu’ils nous le disent pour qu’on puisse faire au moins leurs sacrifices et prier pour le repos de leurs âmes», a dit l’homme d’affaires de Dixinn Bora.

Pour lui, il est très peu probable que son frère et son compagnon soient vivants.

« Pour Billo et Foniké, on ne sait pas où ils sont. Est-ce qu’ils vivent même ? En tout cas moi, sérieusement parlant, je dirais à 90% qu’ils ne sont plus en vie. Je ne dis pas 100% parce qu’on ne peut jamais être sûr de quelque chose à 100%. Quand on fait la somme de la sortie de Ousmane Gaoual Diallo et Amara Camara, quand ils disent qu’ils ne savent pas où ils sont et que même un adulte peut disparaître ; tu diras qu’ils ne sont plus en vie même si Dieu est miracle», a ajouté M, Sylla.

Au domicile de Billo Bah à Hafia, les hommes de médias ont partagé la compassion avec sa famille.

Un acte qui a « soulagé davantage » madame Bah.

Elle n’a cependant pas caché la peur et l’inquiétude qui l’animent au quotidien: « rester sans nouvelles, ce n’est pas facile. »

Sur ces mots, la délégation a pris congé de la famille en formulant des prières pour les concernés et leurs proches.
Marie Mayi Cissé