Elhadj Alseny Barry : « C’est nous les coordinations qui gâtons le pays»

il y a 4 heures 21
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Lors des obsèques d’Elhadj Mamoudou Camara, figure emblématique de la Basse-Guinée, le président de la Coordination Fulbhe et Haali Pular de Guinée, Elhadj Alseny Barry, a tenu un discours d’une rare franchise, appelant à la préservation de l’unité nationale face aux divisions régionales naissantes.

Devant les membres des différentes coordinations régionales et en présence du Premier imam de la Grande Mosquée Fayçal, Elhadj Mamadou Saliou Camara, le leader peul a reconnu la responsabilité potentielle des coordinations dans les tensions qui menacent la cohésion du pays.

« Nous devons l’admettre, c’est nous les coordinations qui gâtons le pays. Vous, de la Basse-Côte, si vous ne faites pas attention en reconnaissant d’autres coordinations, vous risquez de détruire la cohésion chez nous », a-t-il averti, dans un ton empreint à la fois de lucidité et de fermeté.

Pour Elhadj Barry, la prolifération de nouvelles coordinations non reconnues par les sages traditionnels risque d’altérer l’équilibre fragile entre les entités régionales. Il a rappelé que la Guinée ne compte que quatre coordinations légitimes, reconnues par les autorités morales.
« Au moment du décès d’Elhadj Sékhouna, il ne reconnaissait que quatre coordinations. Ce sont les mêmes qu’Elhadj Mamoudou Camara a reconnues jusqu’à sa mort », a-t-il précisé.

Réaffirmant son attachement à cette ligne de continuité, il a indiqué avoir refusé toute tentative de division en Basse-Côte :
« Beaucoup sont venus chez moi pour que je les reconnaisse en Basse-Côte, pour être à la tête d’une coordination. Mais je leur ai dit que la seule personne que je valide, c’est Elhadj Mamoudou Camara. Tout le monde le sait, et il y a des témoins. »

Dans une mise en garde teintée d’ironie, il a évoqué le risque d’un effet boule de neige si la création de nouvelles structures régionales venait à se généraliser :
« Si vous reconnaissez une coordination, je vais aussi reconnaître une autre coordination », a-t-il lancé.

Pour le président de la Coordination Haali Pular, la stabilité du pays repose sur le respect des structures traditionnelles légitimes et sur la fidélité à la parole des sages.
« Si nous commençons à multiplier les coordinations, chacun ira créer la sienne, et nous finirons par tout détruire », a-t-il insisté.

Appelant enfin à la responsabilité collective, Elhadj Alseny Barry a exhorté les coordinations à resserrer les rangs autour des entités reconnues :
« Chez nous, au Fouta, nous ne connaissons que la coordination que vous avez montrée. C’est avec elle que nous allons travailler. Restons derrière la majorité et faisons ce qui est juste. »

À travers cette mise en garde, le président de la Coordination Haali Pular envoie un message clair : l’unité nationale ne peut être préservée qu’à condition que les coordinations régionales — Fouta, Basse-Guinée, Haute-Guinée et Forêt — restent soudées. Car, reconnaît-il lui-même, « ce sont les coordinations qui peuvent, si elles n’y prennent garde, gâter le pays ».

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