Égypte/Des Guinéens en détresse accusent l’ambassade: « c’est elle qui a donné l’autorisation aux militaires de nous arrêter et de nous foutre en prison »

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Visiblement, la situation des étrangers en Égypte ne s’améliore pas. Celle-ci devient d’ailleurs bien plus chaotique aujourd’hui qu’il y a des mois.

Depuis l’éclatement de cette affaire, l’État guinéen n’a pour l’instant, facilité que le retour de 153 personnes dont l’avion est arrivé à Conakry le 5 juin dernier. Et depuis cette date, d’autres convois sont annoncés mais sans jamais voir le jour.

Pourtant en Égypte, la situation des noirs et particulièrement celle des Guinéens (qui sont les plus nombreux) est délétère. Se confiant à notre rédaction, plusieurs d’entre ces compatriotes dénoncent avec la dernière énergie leur situation et, surtout, le traitement que leur réserve la représentation diplomatique de la Guinée dans ce pays du Maghreb.

« Si on dit qu’on a une ambassade ici en Égypte, on a menti. L’Égypte est devenue très difficile à vivre pour les étrangers. Notre ambassade est inexistante ici. Les seules personnes qui travaillent un peu pour nous, ce sont les gens de la communauté (antenne locale de l’association des Guinéens établis à l’étranger, ndlr). Ce sont ces gens qui vont au secours des Guinéens qui tombent dans le filet des autorités égyptiennes, ce sont eux qui font tout, en lieu et place de l’ambassade. Même le vendredi de la semaine passée, les jeunes Guinéens établis en Égypte sont allés à l’ambassade pour rencontrer les autorités, mais ils n’ont pas eu de répondant. (…). On est allé l’autre jour à l’ambassade, au lieu de nous accueillir et nous écouter, l’ambassadeur a demandé aux militaires de nous chasser. Ceux-ci nous ont retiré le drapeau guinéen et l’ont brûlé devant lui sans qu’il ne dise mot », a expliqué une Guinéenne qui a souhaité garder l’anonymat au micro de Mosaiqueguinee.com.

Poursuivant sa lamentation, notre interlocutrice a affirmé qu’ils sont « sans espoir » aujourd’hui en Égypte puisqu’ils ne « peuvent pas marcher tranquillement sans se faire tomber dessus ». C’est pourquoi celle-ci, portant la voix de ses compatriotes, demande au président Mamadi Doumbouya, de les aider à revenir au pays.

« Le président égyptien a dit l’autre jour encore qu’aucun étranger ne quittera son pays sans payer la pénalité. Nous demandons au président Mamadi Doumbouya de nous aider à retourner chez nous. Nous sommes sans espoir, on était venu à la recherche du bonheur mais hélas. Les militaires égyptiens font irruption dans les maisons, ils violent les femmes et leur prennent le peu d’argent qu’ils trouvent sur elles. (…). Dites au président de la République de nous aider, sinon nous risquons de périr ici. Déjà, plusieurs d’entre nous sont tombés malades et en sont morts. C’est la date du 30 juin que notre propre ambassade avait donnée aux propriétaires de logements de déloger tous les noirs », a-t-elle ajouté.

Une autre Guinéenne en détresse en Égypte pointe du doigt l’indifférence de l’ambassade de Guinée en Égypte face à leur situation. D’ailleurs, a-t-elle raconté, c’est l’ambassade de Guinée en Égypte qui a donné l’autorisation aux militaires égyptiens de les arrêter, les frapper et les mettre en prison.

« C’est notre propre ambassade qui a donné l’autorisation aux policiers de nous arrêter, nous mater et de nous foutre en prison. Pourtant, nous sommes aussi des Guinéens et nous sommes venus ici à la recherche du bonheur. Trop C’est trop. Si le président Général Mamadi Doumbouya ne nous aide pas à retourner au pays, on risque tous de périr ici. Le nombre de Guinéens qui sont en prison est énorme. Les prisons sont aujourd’hui remplies. C’est pourquoi, quand ils prennent des femmes, ils les violent ou les envoient chez eux pour en faire des objets sexuels. Il y en a qui tombent malades, d’autres tombent enceintes ou meurent. Même aujourd’hui (dimanche 30 juin 2024), il y a un Guinéen qui est mort. Et quand une telle chose arrivent, l’ambassade reste indifférente », a-t-elle lancé.

Ces Guinéennes qui se sont confiées à notre rédaction regrettent le fait que les autorités égyptiennes leur demandent de quitter le sol égyptien mais leur imposent toutefois, des pénalités.

MohamedNana Bangoura

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