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Les diplomates occidentaux, accrédités dans notre pays, ont profité de leur rencontre ce mercredi avec le chef de la diplomatie guinéenne pour vider leur sac. Une fois n’est pas coutume, ces partenaires bilatéraux ont exprimé sans langue de bois, leurs préoccupations face à la censure des médias « mainstream » et les restrictions de l’internet. Cette diatribe vient confirmer, si besoin en était, que la junte a battu le triste record de tous les régimes postrévolutionnaires, pour ce qui est de la restriction de la liberté d’expression.
Des ambassadeurs qui ne peuvent plus travailler, faute d’internet. Ou se déplacer par manque de fuel. A cela s’ajoute la chape de plomb qui s’est abattue sur les médias depuis maintenant plusieurs semaines. Tout ça fait désordre dans une gouvernance qui avait pourtant promis de rompre avec les pratiques honnies du passé.
Des verbatums parus dans la presse, faisant écho de cette rencontre entre les représentants des chancelleries présentes en Guinée et le chef de la diplomatie guinéenne, on peut dire sans risque de se tromper que ce sont des ambassadeurs tout verts, qui ont exprimé leur ras le bol au gouvernement de transition.
C’est le cas de son excellence M. Ulrich Meier-Tech, ambassadeur d’Allemagne, qui s’est plaint de ne pas pouvoir ‘’communiquer en dehors de son ambassade’’. Mais le diplomate a surtout déploré la censure qui affecte les médias. Le fait que les citoyens soient privés d’information.
Son homologue français, M. Marc de Fonbaustier a embouché la même trompette, pour faire cas des effets collatéraux que la restriction de l’internet produisait sur le fonctionnement de la mission consulaire de l’ambassade de France en Guinée. Une mission tenue de fonctionner à minima. Soit à 50 % de ses capacités de délivrance de visas.
Mme Jolita Pons, représentante de l’Union Européenne ne fera pas exception dans ce concert de réprobation diplomatique. Elle qualifie le problème de ‘’très sérieux’’. Encore que ces restrictions ont du mal à être justifiées.
Ces amis de la Guinée regrettent surtout que ces pratiques contribuent à ternir davantage l’image du pays. Parasitant ainsi une transition qui a besoin d’être conduite dans un climat apaisé.
Comme pour dire que le colonel Mamadi Doumbouya ne fait pas mieux qu’Alpha Condé. Telle est le fil rouge du réquisitoire des diplomates contre la junte.
C’est à peine si l’ancien président ne passe pas désormais pour un parangon, aux yeux d’une frange de l’opinion, y compris dans les rangs de certains de ses anciens contempteurs.
Cette levée de boucliers des diplomates vient mettre fin à un silence qui devenait pesant de leur part. Tout en confortant les citoyens sur le fait qu’ils n’étaient pas les seuls damnés de l’enfer des restrictions de l’internet et de la censure des médias. Le ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté opposera d’ailleurs à leurs complaintes que le mal, il est commun. Et que pour des impératifs sécuritaires, même son gouvernement subirait les mêmes désagréments liés aux restrictions de l’internet.
En tout état de cause, il revient à la junte de se départir de sa morgue habituelle, et de savoir raison garder, en prenant en compte ces remarques de ces diplomates.