Dubréka : entre inquiétude et incompréhension sur une vente supposée du marché de Tobolon

il y a 3 heures 19

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Les commerçantes du marché de Tobolon, relevant de la commune urbaine de Kagbélen, dans la préfecture de Dubréka, ont protesté ce lundi, 20 octobre 2025, contre la vente supposée de leur espace de travail. Elles dénoncent la précarité, le manque d’infrastructures et insistent sur l’importance vitale du marché pour nourrir leurs familles, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’atmosphère était tendue ce lundi au marché de Tobolon où des vendeuses ont exprimé leurs inquiétudes sur une vente supposée des lieux.

M’mah Soumah, une d’entre elles, explique que ce marché est vital pour nourrir leurs familles et assurer leur survie quotidienne. « Actuellement, nous souffrons beaucoup. On n’a pas où aller. Nous prenons en charge nos enfants dans nos ventes et ça, c’est grâce à ce marché. Moi, je prends tout à crédit dans ce marché, à savoir du riz, du piment et tant d’autres choses. Qu’on nous laisse ce marché puisque c’est là qu’on s’entraide et nos maris sont à la maison, ils ne travaillent pas. Nous avons des enfants dont nous devons nous occuper. Personnellement, j’ai 15 enfants à nourrir moi seule. Qu’on nous laisse ce marché. Même s’ils ne l’arrangent pas, nous le ferons. S’ils veulent nous aider, qu’ils arrangent nos routes. On n’a pas de bureau du marché, pas de toilettes, pas d’écoles, pas d’hôpitaux, il n’y a que quelques cliniques. Il nous faut aller dans d’autres quartiers pour nos accouchements. Qu’ils nous aident à résoudre ces problèmes et qu’ils laissent notre marché en paix », a-t-elle lancé.

Pour sa part, Mme Aïssatou Camara, l’une des commerçantes, décrit la dureté de leur quotidien et insiste sur l’importance vitale de ce marché pour subvenir aux besoins de leurs familles. Par ailleurs, elle appelle à la compréhension et à la solidarité des autorités pour préserver ce lieu essentiel à leur survie.

« Nous demandons aux autorités de nous laisser ce marché. Nous avons souffert dans ce marché. Nous sommes venues ici, il n’y avait rien dans ce marché. C’est nous qui avons arrangé cet espace jusqu’à ce que ça soit un marché. Aujourd’hui, on n’a ni routes ni toilettes publiques dans ce marché, pas de magasins, ils ont tout vendu. Nous souffrons et nous enfants souffrent aussi. On n’a rien. On a aucun marché maintenant et c’est ici qu’on cherche de l’argent pour prendre soin de nos familles. Nous supplions les autorités de nous laisser ce marché. Qu’ils aient pitié de nous. Nous ne sommes que de pauvres dames. Nos enfants ont fini d’étudier mais ils ne travaillent pas. Alors, qu’on nous laisse là où nous pouvons nourrir nos familles », a-t-elle plaidé.

Même son de cloche chez Mme Kadiatou Diallo, commerçante au marché Tobolon, qui craint de perdre son gagne‑pain après l’annonce de sa vente. Chaque jour, elle lutte pour nourrir sa famille tout en subissant des pressions constantes des autorités du marché. « Mon mari n’est pas là. Et c’est là que je vends des oignons. Je gagne un peu pour prendre soin de mon enfant et de ma famille. Mais si on nous dit qu’on a vendu ce marché, comment on va faire ? Surtout que chaque jour, les gens viennent nous prendre de l’argent. Tout à l’heure, quand j’ai essayé de prendre des images ici, ils ont dit qu’ils vont me retirer mon téléphone. Chose qui n’est pas bonne… ».

Cependant, le président de la délégation spéciale de Kagbélen a démenti, hors micro, toute vente du marché de Tobolon. « Tout ce qui se dit là n’est pas vrai. Le marché n’est pas vendu ».