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On en sait un peu plus désormais sur l’affaire de diplômes des étudiants sortants de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLC) qui défraie la chronique depuis plusieurs jours. À l’occasion d’une conférence de presse ce jeudi 8 janvier, la Direction de cette institution d’enseignement supérieur et les autorités du ministère de tutelle ont apporté des précisions.
Selon le secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, il était opportun de corriger l’erreur commise puisque, a-t-il dit, c’est avec le cœur meurtri qu’ils ont appris l’attribution des mentions non encore en vigueur à certains étudiants.
« C’est notre volonté de lutter contre les faux diplômes qui nous a amenés à décider d’harmoniser les diplômes des institutions d’enseignement supérieur. Il y avait des institutions d’enseignement supérieur ici où on avait jusqu’à 17 spécimens. Dans une seule université, 17 spécimens. Dans ce contexte de refondation, est-ce qu’on pouvait rester au ministère sans aller vers un programme de sécurisation et de traçabilité des diplômes. Et ce travail, nous l’avons fait avec les universités. Aujourd’hui, les diplômes qui sont délivrés à cette promotion 2022-2023, sont des diplômes sécurisés et traçables. C’est vraiment avec le cœur serré que nous avons constaté qu’il y a une des institutions d’enseignement supérieur sur 17, qui a donné les mentions en suivant le règlement de 2007 alors que celui-ci n’est plus en vigueur. Sur ces diplômes, on cite le règlement de 2019, mais la notation est faite selon le règlement de 2007. Quelle incohérence ? Est-ce que des gens responsables pouvaient laisser passer ça ? Non. C’est ce qui a amené madame la ministre, à saisir les autorités de l’université de Sonfonia, pour leur demander de bien vouloir retirer ces diplômes. Le diplôme est un document qui sanctionne la fin d’un niveau de formation. Est-ce qu’on pouvait laisser cette erreur se glisser dans la vie de nos enfants ? Non. C’est en toute responsabilité qu’on s’est dit qu’il fallait honorer le chef de l’État, en faisant en sorte que le système d’enseignement supérieur puisse relever tous les défis auxquels ils étaient confrontés quand on est arrivé »,a-expliqué Dr Facinet Conté, secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (MERSI).
Il a invité les étudiants concernés par cette situation, de revenir vers l’université de Sonfonia, pour rectifier leurs diplômes afin d’avoir des documents conformes. Avant de souligner que ces étudiants ne détiennent pas des diplômes, mais plutôt de simples papiers.
« Vous ne détenez pas des diplômes, vous détenez, depuis quelques jours, des papiers. Si vous voulez avoir vos diplômes, je vous prie de faire un retour vers les autorités pour que dans le meilleur délai, celles-ci puissent mettre à votre disposition, des documents qui vous accompagneront durant votre vie professionnelle », a-t-il ajouté.
Au total, 6592 étudiants ayant validé tous les programmes sont concernés par cette rectification sur 10 525 étudiants sortants. Pour sa part, le recteur de l’université de Sonfonia s’est voulu clair :
«Pourquoi on rappelle ces diplômes ? Je voudrais vous expliquer que l’université Général Lansana Conté de Sonfonia est jusque maintenant entre deux bases de données. Une base de données qui est conforme au règlement de 2007 et la nouvelle base de données qui est récente et qui est conforme à la réglementation de 2019. C’est la réglementation de 2007 qui est gérée depuis 2007, l’année à laquelle le système LMD est entré en vigueur en Guinée. En 2019, cette réglementation n’était plus en vigueur. (…). Le problème qui est le nœud de cette décision, c’est l’incohérence juridique qui existe entre les visas des diplômes et les mentions portées sur les diplômes. Ce rappel est une question de responsabilité pour garantir l’avenir et la carrière professionnelle de nos étudiants. Si on ne faisait pas ce rappel, lorsqu’on se rendra compte plus tard, ce diplôme ne pouvait plus fonctionner. Les étudiants allaient être des victimes. En tant que responsables, nous ne pouvions pas laisser passer ça. (…). C’est une question de responsabilité. (…). Le diplôme à lui-même n’a pas de problème. Mais c’est le fait qu’il y a de l’écart entre les mentions et les textes référencés, qui fait de ces diplômes un problème. Un appel est lancé aux étudiants concernés, de revenir avec ces diplômes pour corriger les incohérences gratuitement. Les étudiants qui ont déjà reçu et seraient dans l’intention de ne pas rendre, dès lors que cette décision est publiée, ces documents sont considérés comme des documents nuls et de nul effet. Comment voulez-vous passer plus d’une dizaine d’années sur les bancs et ne pas avoir un diplôme qui nous sert à quelque chose ? », s’est-interrogé Pr Daniel Lama, Recteur de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLC).
Par ailleurs, ces autorités éducatives se sont engagée à refaire ces diplômes gratuitement pour les étudiants et à prendre des dispositions idoines pour que le processus soit un succès et dans un bref délai. Celles-ci ont aussi précisé que cette affaire de diplômes ne concerne en rien les autres institutions d’enseignement supérieur.
MohamedNana Bangoura