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C’est un secret de polichinelle. Les jeux de hasard s’incrustent dans les traditions en Guinée. Les sociétés de pari foisonnent. Les parieurs se comptent dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Les enfants ne sont même plus épargnés. Ce constat est partagé par l’Autorité de Régulation du Secteur des Jeux et Pratiques Assimilées (ARJSPA). C’est pourquoi cet organe de régulation se lance dans un processus de sensibilisation chez les parieurs.
« Nous devons sensibiliser les parieurs à ne pas faire des jeux excessifs, à faire du jeu responsable. Le jeu responsable est large. Ça veut dire quoi ? Un chef de famille, un parent, que ce soit une femme ou un homme, parce que nous savons que de plus en plus tout le monde joue. Dans le pays, toutes les catégories sociales jouent. Parce que les gens se gênaient d’aller prendre un ticket dans les kiosques. Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Avec le numérique, avec leur téléphone, caché, chacun peut jouer sans que personne ne s’en rende compte. Donc ce phénomène devient très dangereux », rappelle le directeur général de cet organe de régulation.
Mamoudou Cissé dit avoir constaté à travers les statistiques que les jeux en ligne ont presque dépassé les jeux en physique à cause de l’évolution technologique. Difficile désormais, donc, de contrôler la participation des enfants. Mais que ce soit enfants ou pas, poursuit le DG de l’ARJSPA, les jeux du hasard ne sont pas synonymes de réussite dans la vie.
« Donc nous en appelons aux citoyens, aux enfants, de comprendre que le jeu de hasard n’est pas le chemin de la réussite. L’État accepte que les jeux se fassent parce qu’il n’a pas d’autres choix dans le monde aujourd’hui que de pouvoir laisser les jeux se faire. C’est pourquoi l’État l’encadre en mettant en place une autorité de régulation qui doit avoir pour une des missions principales de sensibiliser, de veiller à ce que les jeunes ne s’adonnent pas à ça. Qu’ils n’abandonnent pas l’école pour se dire qu’un ticket de jeu fera mon affaire. C’est un risque d’aller prendre un ticket de jeu. Des risques de déperdition financière. C’est dangereux pour l’éducation d’un enfant », a insisté Mamoudou Cissé.
En plus des consignes données aux sociétés de jeux de ne jamais permettre aux mineurs de jouer, l’Autorité de Régulation du Secteur des Jeux et Pratiques Assimilées veut se faire aider dans la promotion du jeu responsable dans le pays. C’est dans ce cadre qu’elle a officialisé vendredi dernier un contrat d’un an avec Jupiter Davibe, comme ambassadeur. Il a été choisi à cause des liens qu’il entretient avec la jeunesse.
« Cet ambassadeur, il est jeune, il sait comment s’adresser aux jeunes et on compte sur lui pour être un vecteur de sensibilisation, de moralisation des jeunes, de ne pas s’adonner aux jeux de hasard, comme voie de réussite dans la vie. Que les mineurs soient découragés, qu’il y ait même des barrières pour les empêcher de pouvoir jouer, qu’il y ait des dénonciations », ajouté le directeur général de l’ARJSPA.
Mamoudou Cissé a aussi annoncé la mise en place très prochainement d’un call center pour recevoir des dénonciations. Tout cela sera mis en œuvre pour que son service puisse pleinement jouer son rôle de sensibilisation, a-t-il conclu.
Sékou Diatéya