De Kégnèko à Timbo : le périlleux chemin d’un pont de liane, vestige de l’époque coloniale

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Le pont de liane de Kégnèko, situé dans la préfecture de Mamou, est un passage de fortune construit sur le fleuve Bafing depuis l’époque coloniale. Ce pont relie la sous-préfecture de Kégnèko à celle de Timbo. Il constitue l’unique passage entre les deux localités, mais aussi le chemin le plus court avec seulement 14 km.

Pendant la saison des pluies, les habitants sont contraints de faire un détour d’environ 40 km pour se rendre dans l’une des sous-préfectures voisines via la sous-préfecture de Dounet ou celle de Saramoussaya.

La traversée à pied sur ce pont vétuste, combinée au manque d’entretien, expose les usagers à des risques énormes. Ces dernières années, plusieurs cas de noyades y ont été enregistrés. Mamadou Dian Barry, président de la délégation spéciale de Kégnèko, témoigne sur l’un des drames liés à ce pont de liane : « lorsque le train Conakry-Niger circulait encore, un militaire en poste à Kindia est passé par là. Après être descendu à la gare de Kégnèko avec ses bagages, il a emprunté le pont de liane pour rejoindre son village de Baliboko, situé de l’autre côté du fleuve Bafing. Au milieu du pont, il a glissé avant d’être emporté par les eaux. »

Les deux localités riveraines du pont connaissent une forte affluence lors des jours de marché hebdomadaire. La plupart des habitants empruntent ce pont pour transporter leurs produits agricoles vers les marchés. Les accidents y sont fréquents pendant les périodes de crue du fleuve, en raison de l’instabilité du pont. Les femmes, souvent chargées de colis sur la tête, sont parfois emportées par les courants au pire des cas et dans le meilleur des cas, elles ne perdent que leurs colis qui tombent à l’eau.

La construction d’un pont solide serait un grand soulagement pour les populations des deux sous-préfectures. C’est pourquoi le président de la délégation spéciale de Timbo appelle vivement à la construction d’un pont en dur pour remplacer le pont de liane. Selon lui, cela permettrait de réduire les risques d’accidents, d’accroître le volume des échanges entre les deux sous-préfectures, et de faciliter l’écoulement des produits agricoles. « Nous sollicitons vivement le soutien de l’État pour la construction d’un pont en dur sur ce cours d’eau », a-t-il déclaré.

Au-delà des activités commerciales, les populations des deux localités entretiennent des liens séculaires à travers diverses cérémonies traditionnelles, telles que les mariages et les baptêmes.

Il convient de souligner que, depuis plusieurs années, les ressortissants de ces deux localités organisent des collectes de fonds, bien que modestes, pour la construction d’un pont en dur. C’est pourquoi l’intervention de l’État est vitale pour la réalisation de ce projet, qui représente un rêve pour les populations de Kégnèko et Timbo.

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