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« Dar-Es-Salam souffre vraiment. Nos vieux sont malades, nos bébés meurent dans leur sommeil. Nos enfants à l’hôpital sont accusés d’être des drogués tellement qu’ils ont respiré ça. Tout le monde est atteint de problème pulmonaire ».
La décharge de Dar-Es-Salam (en haute banlieue de Conakry) est une gigantesque montagne d’ordures. Elle date de plusieurs années. Et, en plus des odeurs infectes qu’elle dégage, elle fume constamment. Un cocktail méphitique qui menace la santé des populations environnantes. Dans la matinée de ce jeudi, 14 mars 2024, les femmes des familles qui cohabitent avec cette décharge ont manifesté pour attirer de nouveau l’attention des autorités sur leur sort. Et, c’est avec des pancartes qu’elles ont battu le pavé pour exprimer leur ras-le-bol, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
« La population souffre, aidez-nous ! » C’est avec ces mots sur des pancartes que ces femmes sont sorties barricader la route de Gbéssia-aéroport pour exprimer leur colère.
« Nous sommes sorties manifester, ce n’est pas la guerre, ni un manque de respect aux autorités compétentes, nous sommes là juste pour demander à l’État de venir mettre de l’eau sur le feu qu’il a allumé sur les ordures de la décharge. La fumée ne fait que nous asphyxier ici, nos animaux meurent ici, nos chats, nos chiens et tout. Donc, c’est la raison de notre manifestation, on demande qu’on éteigne le feu et qu’on nous laisse vivre ici tranquillement. Que les sapeurs-pompiers viennent éteindre cette fumée », a dit Mme Djenabou Camara.
Abondant dans le même sens, Mme Mabinti Camara, manifestante, a égrené les maux dont souffrent les populations de Dar-Es-Salam.
« Dar-Es-Salam souffre vraiment ici. Nos vieux sont malades, nos bébés meurent dans leur sommeil. Nos enfants à l’hôpital sont accusés d’être des drogués tellement qu’ils ont respiré ça. Tout le monde est atteint de problèmes pulmonaires. Ça fait trop d’années et l’État connaît tout ça, mais il refuse de se bouger pour nous aider. Nous sommes dans le mois de Ramadan et on ne peut même pas préparer nos mangers, ni faire la rupture dehors tranquillement. Nous souffrons ici depuis des années. On ne peut pas préparer dehors, ni s’asseoir dans nos cours. On ne peut pas aller à la mosquée pour prier. Ils viennent jeter les ordures ici et les brûlent. Le vent vient emporter le feu qui brûle nos maisons. Hier même, un enfant s’est brûlé ici et est mort ce matin. Nous souffrons vraiment ici », a-t-elle déploré.
Cette autre manifestante, Fatoumata Diaraye Barry, assure que c’est à cause de cette fumée qu’elle ne parvient pas à garder sa mère malade chez elle.
« Moi-même, ma mère est malade depuis des années. On l’a envoyée à l’hôpital, ils ont dit qu’elle fume de la drogue. Aujourd’hui, elle a quitté la maison pour aller ailleurs à cause de cette fumée. Mon grand-père venu se soigner en logeant chez nous est mort dans ça. On souffre vraiment. Ce n’est pas parce qu’on veut manifester, mais trop, c’est trop. La nuit, on ne dort pas, tellement qu’il fait chaud », a-t-elle indiqué.
Cette manifestation n’a duré que 2 heures et elle n’a connu aucun incident, malgré la présence de deux pick-up de forces de l’ordre sur les lieux.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com
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