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C’est la troisième semaine de crise qui est en cours depuis l’incendie du principal dépôt des produits pétroliers de la Guinée à Kaloum. Un incendie qui plonge tout le pays dans une crise de carburant sans précédent. Parmi les secteurs les plus impactés par cette pénurie, figurent en premier plan les agriculteurs qui en tout cas du côté de la région administrative de Labé assistent désormais impuissants à la destruction de leurs cultures. Ce, par manque de carburant pour alimenter les générateurs qu’ils utilisent pour assurer un arrosage régulier des champs.
Mamadou Saidou Diallo, agriculteur et membre de la chambre régionale de Labé tente de résoudre le problème. « C’est effectif, la crise s’est davantage accentuée. Donc, on a tenu une rencontre avec l’ensemble des agriculteurs de la région pour essayer de trouver des solutions par rapport à l’arrosage des champs. A la suite de cela, on est allé vers les autorités de Labé : de la préfecture au gouvernorat en passant par la commune. On a ensemble mis en place une cellule de crise pouvant servir de pont entre les agriculteurs et les autorités pour que les premiers puissent avoir du carburant indispensable dans la poursuite des opérations champêtres. Donc, on a pris tous les engagements possibles pour le bon déroulement du processus mais on a d’énormes difficultés. Car, malgré cela on arrive plus à avoir le carburant. Au début, on a reçu des quantités vraiment insuffisantes et là, on n’a plus accès » , explique-t-il.
Thierno Popodara, un autre producteur dénonce : « de nos jours, on est confronté à d’énormes difficultés dont la principale est au niveau du directeur de la SONAP (société nationale des pétroles) qui n’accède plus à nos demandes. Les autorités ont approuvé mais ça fait aujourd’hui quatre jours qu’on n’a pas été ravitaillés. Les autres semaines, ils nous ont donné une petite quantité mais depuis la semaine dernière, on n’a plus accès au carburant. Actuellement, les agriculteurs ont fini d’envahir la chambre régionale de Labé. Pourtant, ils sont en train d’approvisionner certaines personnes. Il nous fait attendre alors que les cultures sont en train de subir les conséquences à petit feu », soutient-il.
Selon lui, les agriculteurs de la région de Labé ont juste besoin de 18 000 litres de carburant par semaine : « si un agriculteur qui utilise 120 litres par jour reçoit 20 litres par semaine ça ne va plus. On leur a proposé de nous attribuer une seule station pour tous les agriculteurs de la région administrative de Labé. Le besoin des agriculteurs de la région est de 12 000 litres d’essence et 6 000 litres de gasoil par semaine. Par contre c’est seulement 3 000, 4 000 et 5 000 litres qu’ils nous donnent actuellement par semaine. C’est insuffisant car ce qu’on nous donne ne sert qu’aux petits producteurs. Les gros producteurs sont en train de perdre leurs cultures. A ce jour les choux et la pomme de terre commencent à sécher par manque d’eau », alerte Thierno Popodara.
De son côté, Saidou Diallo tire la sonnette d’alarme sur une éventuelle crise alimentaire. « Dites à la sonap qu’on vit une grande crise. Une crise qui va certainement passer quand nous aurons le carburant. Par contre, une autre crise plus grave pointe à l’horizon et il s’agit de la crise alimentaire. Si cette crise alimentaire je ne souhaite pas nous frappe, c’est tout le monde qui va souffrir. Donc, évitons de créer une crise dans une autre. Tous les responsables à tous les niveaux doivent se lever pour éviter la seconde crise qui est la crise alimentaire. Si on ne priorise pas les champs, si on utilise tout le carburant dans des engins ; ces machines vont s’arrêter et nous ferons tous face à la grande crise. Donc, nous demandons le soutien de tout le monde », lance-t-il.
Il faut signaler que de nos jours toutes les stations-services de la commune urbaine de Labé sont envahies par des machines. Ce, même si elles ne sont pas opérationnelles.