Cris*e de leadership dans le foot guinéen : « Il est temps de leur enlever le genou sur le cou de notre Football », un ancien international écrit une lettre ouverte au président Doumbouya

il y a 13 heures 58
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Dans une lettre ouverte bouleversante adressée au président de la Transition, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, l’ancien capitaine du Syli national, Morlaye Soumah, alias Colovati, pousse un véritable cri de cœur. Face à la crise structurelle et morale qui secoue le football guinéen, il appelle à une implication directe de l’État pour sauver un secteur qu’il juge « pris en otage » par des intérêts égoïstes et déconnectés des réalités du sport.

Datée du 25 juillet 2025, la lettre porte un ton solennel et engagé. Morlaye Soumah n’écrit pas en simple retraité des terrains, mais en citoyen indigné, témoin de la dégradation d’un patrimoine commun : le football. « Le Football guinéen étouffe », alerte-t-il, fustigeant les agissements de certains dirigeants qui, selon lui, « traînent des casseroles mais continuent de nuire à notre football en toute impunité ».

L’ancien capitaine du Syli national déplore que le sport-roi guinéen soit aujourd’hui sous l’emprise de personnes « sans lien réel avec le monde sportif », qui ont fait de la corruption un levier de pouvoir. Pire, insiste-t-il, les postes stratégiques sont occupés par des profils sans compétence ni vision, au détriment de ceux qui ont « donné leur vie sur les terrains pour faire rayonner la Guinée ».

Dans un paragraphe fort et symbolique, Morlaye Soumah écrit au chef de l’État :

« Il est temps de leur enlever le genou sur cou de notre Football, pour qu’il puisse enfin respirer, se reconstruire et redevenir un facteur d’unité, de fierté et d’espoir pour notre jeunesse. »

Soutenant la ligne de gouvernance prônée par le président depuis le 5 septembre 2021, l’ex-international plaide pour une reprise du contrôle par l’État, à travers l’intégration des Ligues préfectorales, communales et régionales dans les organes statutaires de la Fédération guinéenne de football. Une réforme qu’il considère comme légitime et conforme aux textes de la FIFA.

« Nous n’appelons pas à l’exclusion, mais à la compétence. Nous ne demandons pas des faveurs, mais de la justice », insiste-t-il encore, dans une lettre qui, au-delà de l’émotion, trace une vision pour un football guinéen plus juste, transparent et rassembleur.

Par cette interpellation directe, Morlaye Soumah rappelle que le sport, en particulier le football, est un vecteur essentiel d’unité nationale et un levier stratégique pour l’avenir de la jeunesse guinéenne. Son appel est clair : l’État ne peut plus rester spectateur.

Lettre ouverte

À SON EXCELLENCE GÉNÉRAL DE CORPS D’ARMÉE MAMADI DOUMBOUYA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT

Objet : Le Football Guinéen étouffe – L’implication de L’État est impérative

Conakry, le 25 juillet 2025

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Par la présente, je viens auprès de votre haute Personnalité pour signaler les dérives qui gangrènent notre Football et qui ne peuvent être éradiquées totalement que par une implication personnelle de votre

EXCELLENCE.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

C’est avec une profonde indignation et une immense tristesse que je m’adresse à vous aujourd’hui, non pas seulement en tant qu’ancien Footballeur ayant porté les couleurs de la Guinée, mais aussi comme citoyen concerné par la réussite de vos actions dans tous les domaines sociopolitiques de notre pays y compris le Football qui est dans un véritable état alarmant.

En effet, pendant que nous défendions la nation sur les terrains, donnant tout pour offrir la joie et le bonheur aux populations et faire rayonner la Guinée sur la scène internationale, d’autres – sans lien réel avec le monde sportif – s’acharnent lentement mais progressivement en prendre en otage les rênes de notre Football par le jeu dangereux de la corruption rampante. Aujourd’hui, ce sont ces personnes, parfois issues d’univers complètement étrangers au sport et sans aucune connaissance des notions élémentaires qui occupent des postes stratégiques et décident du destin de notre Football.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Ce constat est amer et insupportable pour les Footballeurs et pour la ligne de Gouvernance définie par votre EXCELLENCE,  le 05 septembre 2021, pour une Guinée forte et prospère désormais fondée sur la JUSTICE. Notre football est pris en otage par des clans, des réseaux d’intérêts personnels, où l’égo, la rivalité, et la lutte pour l’enrichissement personnel ont remplacé la compétence, la vision et l’amour du maillot. Quand les uns sont à gauche, les autres sont à droite ; ils ne s’unissent que dans des circonstances opportunistes, rarement pour construire, trop souvent pour détruire.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,

Nous avons besoin de vous.

Nous prions, nous interpellons, nous vous supplions humblement votre EXCELLENCE d’intervenir, de faire cesser les agissements de ces individus identifiés, connus de tous, qui traînent des casseroles mais continuent de nuire à notre Football en toute impunité. La solution est simple et même très facile: L’implication totale de L’ETAT dans la conception et la gestion du Football Guinéen qui est un élément essentiel et important de sa Souveraineté.

À travers les Ligues Préfectorales, Communales et Régionales qui doivent être intégrées dans les membres statutaires de la Fédération Guinéenne de Football, le Gouvernement aura la majorité écrasante et aura tous les moyens légaux d’éloigner tous les prédateurs et corrompus et de prendre en main avec les Femmes et les Hommes de son choix les destinées du Football Guinéen en harmonie avec les textes de la FIFA.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Il est temps de leur enlever le genou sur cou de notre Football, pour qu’il puisse enfin respirer, se reconstruire, et redevenir un facteur d’unité, de fierté et d’espoir pour notre jeunesse.

Le Football Guinéen n’a jamais manqué de talents. Il a toujours été riche de passion, d’engagement et d’ambition. Mais aujourd’hui, il souffre d’un manque cruel de leadership, de vision et de responsabilité.

Nous n’appelons pas à l’exclusion, mais à la compétence.

Nous ne demandons pas des faveurs, mais de la justice que vous avez toujours incarnée.

Il y va de l’avenir de notre Football.

Il y va aussi de la dignité de notre nation sportive et surtout de votre réussite dans le domaine le plus populaire et mobilisateur qu’est le Football

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Je vous prie d’agréer l’expression de ma très haute considération et de ma totale disponibilité.

Morlaye Soumah Colovatti

Ancien Capitaine du Syli National

Hamidou KIBOLA

Lire l'article en entier