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Mamadou Mounir Diallo, poursuivi devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) pour abus de confiance et d’escroquerie, risque gros. Alors qu’il est jugé pour des montants d’un milliard 650 millions de francs guinéens et de cent mille dollars américains, le parquet près la CRIEF a requis sa condamnation, notamment de revoir à la hausse des montants des dommages et intérêts au bénéfice de la partie civile. Les parties civiles dans cette affaire sont Mamadou Aliou Diallo, Mamoudou Diallo et 7 autres, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les débats ont été déclarés clos ce mardi, 30 avril 2024. En instance, cette affaire avait été jugée et le prévenu, Mamadou Mounir Diallo, a été condamné à 3 ans d’emprisonnement, dont 18 mois de sursis, et au paiement des montants principaux et 50 millions à titre de dommage et intérêt. Mais le montant alloué aux parties civiles à titre de dommage et intérêt paraissait dérisoire à leurs yeux, d’où le motif de l’appel de la décision devant cette juridiction de second degré.
Au terme des débats lors de la dernière audience, les parties ont procédé aujourd’hui aux plaidoiries et réquisitions.
La partie civile a demandé à la Cour de constater les faits en ce qui concerne les préjudices et de condamner le prévenu au paiement de 500 millions de francs guinéens supplémentaires à titre de dommage et intérêt, en plus des montants principaux incriminés.
« Nous reprochons au prévenu des faits d’escroquerie portant sur les sommes d’un milliard 650 millions de francs guinéens et 100 mille dollars américains. C’est pourquoi, nous avons porté plainte à la CRIEF et la chambre de jugement a rendu sa décision, condamnant Mamadou Mounir Diallo à 3 ans d’emprisonnement assortis de 18 mois de sursis et au paiement des montants qui lui sont reprochés. Mais nous, nous avons dit que le montant principal qui nous a été accordé, on a aucun problème avec ce montant mais le quantum des dommage et intérêt estimé par la juridiction d’instance en faveur de nos clients, nous avons jugé ça dérisoire et insuffisant pour réparer les préjudices causés à nos clients. Et donc, nous demandons à ce que la chambre des appels nous accorde 500 millions de francs guinéens supplémentaires en plus du montant que la Cour nous avait accordé en instance. C’est ce qui nous paraît raisonnable pour réparer les préjudices dont nous souffrons depuis plus d’un an maintenant. Je voudrais également préciser qu’en plus de mes deux clients Mamadou Aliou Diallo et Mamoudou Diallo, il y a trois autres parties civiles qui sont défendues par mon confrère », a dit Me Lancei 3 Doumbouya.
Une plaidoirie soutenue par le ministère public, qui estime que les faits allégués sont établis à l’encontre du prévenu.
Par contre, l’avocat de la défense, Me Abou Camara, va demander à la Cour d’infirmer la décision en instance rendue contre son client, disant qu’il n’est responsable de rien. Il sollicite que la Cour le blanchisse et ordonne sa libération pure et simple.
« Dans ce dossier, est-ce qu’il y a d’infractions commises ou bien il n’y en a pas ? C’est la question que j’ai toujours posée depuis le début de cette procédure. Vous savez dans notre pays, s’il y a un problème, les gens se trompent. Pour le bas peuple, c’est la gendarmerie et la police que l’on connait. Ainsi, à l’entame de ce dossier, c’est là où la partie civile s’est trompée. C’est bien normal de réclamer son droit. Mais devant quelles autorités on doit porter le problème en saisissant l’autorité pénale alors qu’avec l’autorité pénale on ne peut avoir que la condamnation pénale ? Parce qu’il n’y a pas de faute. S’il y a une faute, c’est une faute civile. Mais, cette faute doit être expliquée, déterminée et convaincante. Mais dans ce dossier, qu’en est-il de la faute ? Est-ce civil ou pénale ? Où est la faute ? Qui supporte la faute ? En matière pénale, il appartient à celui qui accuse d’apporter la preuve. La charge de la preuve incombe à celui qui accuse. La partie civile n’a apporté aucune preuve de ses accusations. Tous les accusateurs dans cette procédure n’ont apporté aucune preuve de leurs accusations. Ils n’ont pas apporté la preuve de la responsabilité de mon client. C’est ça le problème. Les faits reprochés à mon client ne sont pas établis. Il est innocent. Il y a le fait de tiers. Et le tiers a fui. Il appartient aux accusateurs d’apporter la preuve du faux. Si mon client n’apporte pas la preuve que son patron a fui, il leur appartient à eux les accusateurs que le patron de mon client n’a pas fui ou bien l’argent est dans les mains de mon client. Je demande qu’il plaise à la Cour d’infirmer la décision en instance. Je demande à ce que mon client soit blanchi dans ce dossier. Qu’il soit renvoyé purement et simplement parce qu’il n’est responsable de rien », a plaidé Me Abou Camara.
La Cour a mis ce dossier en délibéré pour décision être rendue le 13 mai prochain. A rappeler que Mamadou Mounir Diallo est placé sous mandat de dépôt le 22 mars 2023.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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