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Alors qu’il présidait ce mercredi la cérémonie de passation de service entre l’ancienne et la nouvelle équipe dirigeante de la Cour des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme n’a pas caché son insatisfaction du bilan du président sortant. Dès l’entame de ses propos, Charles Wright a fait savoir qu’au regard des enjeux liés à la création de la CRIEF, il aurait souhaité que le bilan soit élogieux.
Pour le Garde des sceaux, ce qui est important de rappeler aujourd’hui et qui constitue d’ailleurs une déception totale du peuple de Guinée est de savoir à quoi sert la CRIEF. « Vous dites à quelqu’un ; allons à la CRIEF, il vous dit mais allons rapidement. Aucune crainte ! Certains dossiers entrent et peu de temps les décisions sortent, d’autres sont là ça fait combien de temps. Il faut la gestion des dossiers dans un délai raisonnable… quand le peuple est déçu de son institution financière, le peuple devient violent, il devient critique. J’ai dit qu’aucune institution judiciaire ne peut être un instrument de chasse aux sorcières. Parce que les magistrats qui animent ces institutions judiciaires sont sous serment (…) Parce que le bréviaire du magistrat c’est la loi. Mais la chose qui influence beaucoup plus c’est l’argent et quand vous luttez contre la corruption, on viendra vous proposer tout. Aujourd’hui tout le monde est déçu de la CRIEF. On m’a déposé des photos de certaines personnes qui se sont retrouvées dans la maison des personnes poursuivies, on envoie des invitations, des prix, ce n’est pas le rôle d’un magistrat de la CRIEF », s’est indigné Alphonse Charles Wright.
S’adressant au président entrant, le Garde des sceaux le prévient : « je vous ai proposé au regard des qualités que vous avez. Mais, le jour où je n’aurai plus confiance en ces qualités d’intégrité, vous passerez la main à une autre personne conformément aux textes en la matière. Ne prenez jamais la responsabilité de condamner quelqu’un à tort. Lorsque le laxisme s’invite dans l’appréciation des peines, ce péché du peuple vous rattrapera ainsi que votre progéniture. On n’a pas de route, pas d’électricité, on a rien . Où sont passés les deniers publics ? Nous n’avons pas de réponse. Seule votre Cour doit puiser dans les formes les plus requises pour établir la vérité des peines. Pour ne pas qu’un coupable s’échappe et qu’un innocent soit condamné. Soyez au-dessus de toute autre considération.»